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Global deal : La mondialisation, soluble dans le dialogue social ?

Le point sur | publié le : 15.10.2018 | L. Z.

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Global deal : La mondialisation, soluble dans le dialogue social ?

Crédit photo L. Z.

La France a rejoint le Global Deal en 2017. Une initiative lancée par la Suède en 2016, dans le but de renforcer le dialogue social et les droits des travailleurs, à travers le monde. De grandes entreprises françaises y adhèrent également, de même que la région Île-de-France et la ville de Suresnes, seules collectivités au monde à ce jour à avoir rejoint l’initiative.

« La mondialisation est porteuse de nombreuses opportunités mais elle ne peut pas seulement profiter à une minorité et participer au creusement des inégalités. Le Global Deal est une réponse concrète pour une mondialisation plus juste et qui profite à tous », avait déclaré Muriel Pénicaud, ministre du Travail, le 21 décembre 2017 en ouvrant officiellement la plateforme française pour le Global Deal, après l’adhésion de la France à cette initiative mondiale, en marge du sommet social de Göteborg, le 17 novembre 2017. Le Global Deal, une initiative lancée en septembre 2016 par le Premier ministre suédois Stefan Löfven, vise à accroître le dialogue social, partout dans le monde. L’idée est, entre autres, d’offrir des occasions d’échange sur les bonnes pratiques dans ce domaine, par le biais de conférences telles les 6es Rencontres du dialogue social qui se tiennent à Suresnes, à côté de Paris, le 18 octobre prochain. Seules de meilleures conditions de travail sont de nature à pouvoir ensuite offrir un duo gagnant, à savoir le développement des droits humains, combiné à la performance économique des organisations publiques ou privées, assurent les promoteurs de l’initiative. Deux ans après son lancement, le Global Deal compte aujourd’hui près d’une centaine de partenaires. Des pays, comme la France, mais aussi la Suède, les Pays-Bas, l’Autriche, la Belgique et le Canada, entre autres, ainsi que des pays d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique. De même, de grandes entreprises, avec, en France, de grands noms tels Carrefour, Schneider Electric, Vinci, L’Oréal, Danone, BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, Solvay, Saint-Gobain, Total, Michelin, Air France et Groupe PSA, se sont engagées. Enfin, des syndicats, comme la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC et FO, en France, soutiennent l’opération, le tout avec l’accompagnement de l’OCDE et de l’Organisation internationale du travail (OIT). C’est à l’occasion d’un voyage d’étude en Suède sur la question du dialogue social que Béatrice de Lavalette, adjointe au maire de Suresnes et vice-présidente du conseil régional d’Île-de-France, chargée du dialogue social, a rencontré les représentants du Global Deal. « L’adhésion de la région Île-de-France puis de la ville de Suresnes s’est faite tout naturellement, dit-elle. Non seulement la démarche entreprise par la Suède correspondait parfaitement à celle déjà entamée par la région Île-de-France et la ville de Suresnes, mais en plus, elle offrait la possibilité de partager les bonnes pratiques. » De quoi, également, porter ce discours un peu plus loin dans l’Hexagone et au-delà, espère l’adjointe au maire. Elle devra encore convaincre.

Établir des relations constructives

Pourtant le dernier rapport, coordonné par le Global Deal et rédigé conjointement par l’OIT et l’OCDE, publié en mai dernier, montre « qu’un dialogue social renforcé peut favoriser une croissance économique et des marchés du travail plus inclusifs, de meilleurs résultats socio-économiques et un plus grand bien-être pour les travailleurs, une amélioration des performances des entreprises, et restaurer la confiance dans les gouvernements », selon l’OIT. Quant à Angel Gurria, le secrétaire général de l’OCDE, il a fait valoir que « la création d’un plus grand nombre d’emplois de meilleure qualité est essentielle pour atteindre une croissance économique inclusive. À une époque marquée par l’accroissement de la précarité de l’emploi, la stagnation des salaires et par de nouveaux défis liés à la révolution numérique, des relations de travail constructives sont plus que jamais importantes ». Et ce, d’autant que le rapport a souligné que près de la moitié de la population active mondiale n’est toujours pas couverte par deux normes internationales du travail fondamentales qui protègent leurs droits à la liberté syndicale et à la négociation collective (les conventions n° 87 et 98). Si nombre de grandes entreprises françaises ont rallié la cause que Béatrice de Lavalette soutient, la région Île-de-France et la ville de Suresnes sont les seules collectivités au monde à avoir rejoint l’initiative à ce jour.

Auteur

  • L. Z.