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Formation : L’Ile-de-France change les règles du jeu

L’actualité | publié le : 15.10.2018 | Benjamin D’Alguerre

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Formation : L’Ile-de-France change les règles du jeu

Crédit photo Benjamin D’Alguerre

La région a choisi de modifier ses pratiques en matière de commande de formations. Désormais, les organismes prestataires qui répondront aux appels d’offres devront s’engager sur des contrats de performance.

Changement de paradigme à la région Ile-de-France. Depuis septembre, l’équipe de Valérie Pécresse et les services du conseil régional ont résolument changé de braquet en matière de commande de formations. « Désormais, notre ambition est de faire de l’emploi une priorité et de ne plus uniquement nous focaliser sur l’achat de formation », explique Vincent Jeanbrun, maire de l’Haÿ-les-Roses et vice-président de la région en charge des dossiers formation et apprentissage. En clair : « Finie l’époque où la région achetait de la formation ‘’en gros’’. Nous allons nous rapprocher au plus près des besoins des entreprises qui peinent à recruter sur les métiers en tension, quitte à pousser jusqu’à l’achat de formations individualisées », poursuit l’élu régional. Une vingtaine de secteurs ont ainsi été identifiés : numérique, hôtellerie-restauration et tourisme, industrie, BTP, habillement-textile, sanitaire et social, culture, etc. « 50 % à 70 % des entreprises franciliennes nous indiquent avoir du mal à recruter », annonce Bertrand Martinot, directeur adjoint des services de la région, chargé du développement économique, de l’emploi et de la formation.

Cette année, près de 400 millions d’euros ont été débloqués par la région-capitale dans le cadre de ses politiques d’achat de formation, dont 100 millions d’euros de dotations d’État au titre de la convention d’amorçage du PIC, le plan d’investissement dans les compétences, ce qui permet à l’Ile-de-France de financer 32 000 formations supplémentaires par rapport aux commandes initiales. En tout, la région doit bénéficier d’un milliard d’euros sur le quinquennat au titre du PIC.

Nouvelle cartographie des bassins d’emploi

Pour rapprocher l’offre de formation des besoins des entreprises, l’Ile-de-France a choisi de procéder à un redécoupage de ses bassins d’emploi. Entamé en 2016, ce chantier s’est achevé en mai dernier. Alors que la région n’en constituait qu’un seul auparavant, ils sont désormais vingt-cinq. « Considérer que les besoins de La Défense étaient identiques à ceux de Provins n’avait aucun sens », résume Vincent Jeanbrun. Selon lui, cette nouvelle cartographie devrait permettre une identification affinée des besoins, chaque bassin d’emploi étant confié à un duo composé d’un sous-préfet et d’un élu régional, entourés d’employeurs représentant toutes les typologies d’entreprises « de la start-up au grand groupe ». Objectif de cette organisation : élaborer une politique de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) à l’échelle de chacun des bassins d’emploi identifiés.

Plus encore, les organismes de formation répondant aux appels d’offres publics devront s’adapter aux nouvelles commandes de la région, non seulement en se montrant innovantes en matière de formations numériques (Mooc, Spoc, e-learning….), mais aussi en acceptant de signer des contrats de performance avec le conseil régional. Autrement dit, s’engager sur des objectifs chiffrés. Pas seulement en termes de retour à l’emploi, mais aussi de montée en compétences des stagiaires, particulièrement sur les soft skills et les compétences de base (savoir-être, lecture, écriture, etc.) « Les carnets de commandes des entreprises sont pleins. Certains employeurs nous indiquent être prêts à embaucher des gens dont le niveau de formation est insuffisant pour le poste proposé, mais les recrutements butent sur les compétences de base », lance Vincent Jeanbrun. Mais il avertit : les futurs bénéficiaires d’actions de formation seront aussi challengés. Eux aussi devront s’engager sur un certain nombre de critères. Non seulement en termes d’assiduité, mais également à permettre à la région de suivre leur situation post-formation pour élaborer des outils statistiques.

Auteur

  • Benjamin D’Alguerre