logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’actualité

États-Unis : Amazon augmente le salaire minimum à 15 dollars

L’actualité | publié le : 15.10.2018 | Lys Zohin

Image

États-Unis : Amazon augmente le salaire minimum à 15 dollars

Crédit photo Lys Zohin

Le géant de l’e-commerce a cédé à la pression des syndicats et de Bernie Sanders. Et veut maintenant faire des émules.

Une façon de donner le « la ». À partir du 1er novembre, plus de 250 000 salariés d’Amazon aux États-Unis, y compris les salariés à temps partiel et en contrat temporaire, seront payés au moins 15 dollars de l’heure, de même que les 100 000 saisonniers que la société d’e-commerce s’apprête à embaucher pour les fêtes. « Nous avons écouté les critiques, réfléchi à ce qu’il convenait de faire et décidé de prendre l’initiative. Nous encourageons nos concurrents et d’autres grandes sociétés à faire de même », a déclaré Jeff Bezos, le patron d’Amazon, au New York Times, après l’annonce.

C’est, au-delà d’un marché de l’emploi particulièrement contraint (le taux de chômage, aux États-Unis, se situait à 3,7 % en septembre), à la pression qu’a réagi Amazon, et notamment au mouvement Fight for 15 dollars, visant à obtenir au moins ce taux horaire et soutenu par les grands syndicats. D’autant que dans la chaîne de magasins bio Whole Foods, qu’Amazon a acquise l’an dernier, certains salariés poussent pour la création d’un syndicat et de meilleurs salaires. Et bien sûr, Amazon s’est sentie directement visée par l’initiative du sénateur Bernie Sanders. Et pour cause. L’ancien candidat à l’investiture démocrate pour la présidentielle américaine a déposé le mois dernier un projet de loi, sous l’acronyme « Stop Bezos », pour « Stop Bad Employers by Zeroing Out Subsidies » (Stopper les mauvais employeurs en éliminant les subventions), dont le but est de prélever un impôt supplémentaire sur les entreprises qui paient si mal leurs salariés que ceux-ci doivent recourir aux subventions de l’État, comme les bons de nourriture distribués aux plus pauvres.

Un écart « indéfendable »

Alors que la capitalisation d’Amazon a dépassé les 1 000 milliards de dollars en août et que la fortune de Jeff Bezos a atteint plus de 150 milliards de dollars, l’écart, par rapport aux salariés les moins bien rétribués, est tous les jours un peu plus « indéfendable », avait tonné Bernie Sanders. Si Amazon a équipé ses dépôts de robots et même lancé Amazon Go, une expérimentation basée sur des petits magasins sans salariés et même sans caisse enregistreuse, la société a encore besoin d’embaucher, en particulier pour la période des fêtes de fin d’année, notamment dans ses entrepôts.

Mieux, Amazon, dont les ventes représentent la moitié de toute la consommation en ligne aux États-Unis, s’engage à militer pour une augmentation du salaire minimum à l’échelle fédérale. Le salaire minimum est pour l’instant cantonné à 7,25 dollars de l’heure, et ce, depuis 2009. Hormis le niveau fédéral, le salaire minimum varie d’un État à l’autre. Ainsi, il est de 11 dollars en Californie, 8,25 dollars en Floride et 9,70 dans l’État de New York, le Texas étant en revanche aligné sur le niveau fédéral, à 7,25 dollars. D’autres géants de la distribution, tel que Target, Costco et même Walmart, avaient déjà annoncé des hausses du salaire minimum ces derniers mois. À venir en 2020, cependant… Et Amazon, doté d’un énorme dispositif de lobbying à Washington, puisque le New York Times souligne que ses dépenses, l’an dernier, se sont élevées à 13 millions de dollars, a largement de quoi faire pencher la balance – s’il le souhaite vraiment.

Auteur

  • Lys Zohin