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Enquête : Managers et managés, le grand hiatus

L’actualité | publié le : 15.10.2018 | L. Z.

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Enquête : Managers et managés, le grand hiatus

Crédit photo L. Z.

Le baromètre Cegos sur la fonction de manager de proximité et, surtout, la perception qu’en ont les managers eux-mêmes et les équipes, laisse apparaître une incompréhension mutuelle.

Quelle est la « valeur » d’un manager aujourd’hui ? C’est ce qu’a voulu savoir le groupe Cegos, spécialisé dans la formation professionnelle, à l’occasion d’un nouveau baromètre, concocté à l’issue d’une enquête auprès de 1 025 salariés et de 578 managers en France, travaillant tous dans une organisation du secteur privé de 500 collaborateurs et plus ou dans une organisation de la fonction publique d’État. Les résultats, inédits, montrent avant tout une large fracture entre ce que veulent les salariés d’un côté et ce que donnent les managers de l’autre, et même ce que les managers pensent que les équipes souhaitent et vice-versa… Des perceptions parfois à l’opposé les unes des autres, surestimant ou sous-estimant la réalité.

Seul alignement, peu ou prou, dans les résultats de l’enquête, la notion de manager idéal : pour 32 % des collaborateurs et 29 % des managers, c’est celui qui sait être proche du terrain, qui connaît le métier que les équipes exercent (pour 25 % des équipes et 29 % des managers), qui est un coach (pour 20 % des équipes) ou un leader (pour 19 % des managers), et qui est un bon communicant (pour 8 % des collaborateurs comme des managers). En revanche, les managers surestiment la confiance que les salariés ont en eux. Ils considèrent, de fait, selon l’enquête Cegos, que le niveau de confiance de leurs collaborateurs se situe à 7,72 sur une échelle de 10, alors qu’en face, le niveau de confiance des collaborateurs envers leur patron direct n’est que de 5,92 sur la même échelle. De même, si les équipes estiment (à 54 %) qu’un bon manager doit avant tout être quelqu’un « digne de confiance », pour les managers, cette qualité n’est importante que pour 32 % d’entre eux !

Manque de bienveillance

Autre exemple, si les managers estiment, à 36 %, que l’un des principaux reproches des équipes envers eux est leur « manque de transparence », une perception effectivement exacte, les salariés étant, selon la même étude, 36 % à le penser, d’autres reproches sont sous ou sur estimés. Comme le manque de courage : pour 26 % des collaborateurs, c’est un reproche envers leur supérieur direct, tandis que les managers ont une perception plus faible (24 %) du problème.

Enfin, le manque de bienveillance et d’écoute est vécu comme un problème par 26 % des collaborateurs, qui semblent donc en avoir pris leur parti, puisque les managers de proximité s’imaginent au contraire que 40 % des équipes leur font ce reproche ! Même chose, enfin, sur l’excès de contrôle : les managers sont persuadés (à 41 %) que les équipes ont du mal avec l’autorité, alors qu’en fait, elles ne sont que 28 % à s’en plaindre…

Même fossé entre salariés et managers sur d’autres sujets de la vie de tous les jours d’une entreprise. De fait, les salariés estiment ainsi (à 54 %) que leur manager ne leur fait pas de retours réguliers sur leur travail, alors que 88 % des managers sont persuadés de faire du feedback en continu ! Pas étonnant que les collaborateurs soient aussi les plus sceptiques en ce qui concerne l’intérêt d’un entretien d’évaluation de fin d’année (87 % des managers le jugent utile, mais seulement 66 % des collaborateurs font de même)…

Et bien sûr, pas étonnant non plus que 84 % des managers de proximité souhaitent le rester, ne serait-ce que parce que monter en grade est la seule solution pour obtenir une augmentation salariale dans nombre d’entreprises, mais qu’en parallèle, 66 % seulement des salariés aspirent à devenir managers, tant leur image de la fonction est dégradée.

Auteur

  • L. Z.