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Sur le terrain

QVT : La télémédecine fait son entrée dans l’entreprise

Sur le terrain | publié le : 08.10.2018 | Nathalie Tran

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QVT : La télémédecine fait son entrée dans l’entreprise

Crédit photo Nathalie Tran

Alors que le gouvernement a donné le feu vert à une généralisation de la téléconsultation, certaines entreprises n’ont pas attendu pour proposer à leurs collaborateurs un service de consultation médicale à distance. EY et Vinci font partie de ces pionnières.

L’installation d’une cabine médicale connectée au siège social d’EY, depuis la fin novembre 2017, s’inscrit dans la démarche RSE du cabinet d’audit financier et de conseil. Elle participe aussi à la qualité de vie au travail de ses salariés… et à leur engagement. « Beaucoup de nos collaborateurs sont nomades et n’ont pas toujours le temps de se rendre chez leur médecin traitant. La télécabine leur permet de gérer facilement leur santé et d’être pris en charge par un médecin généraliste dans un délai très court, quand ils en ont besoin », explique Audrey Deconclois, la DRH France.

Pour le salarié, la démarche est simple.

Il suffit de prendre rendez-vous sur l’intranet de l’entreprise. La consultation se déroule dans les mêmes conditions qu’une visite en cabinet classique, en toute confidentialité. Seule différence : l’examen se passe en visioconférence. Certifiée CE, cette solution, mise au point par la société H4D, a reçu les agréments de l’Agence régionale de santé (Ars) et de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). Le patient, identifié grâce à sa carte Vitale, est reçu par le médecin qui l’écoute et le guide pour prendre les mesures nécessaires à un diagnostic complet, grâce aux différents outils présents dans la cabine. Il peut ainsi prendre sa température, mesurer sa fréquence cardiaque et sa tension artérielle, vérifier l’état de sa gorge et de ses oreilles et, même, procéder à un examen dermatologique. À la fin de la téléconsultation, un compte rendu est systématiquement envoyé au médecin traitant. Le praticien peut également, si besoin, délivrer une ordonnance, directement imprimée. Le salarié ne débourse aucun frais, la consultation est prise en charge à 100 % par la mutuelle d’entreprise, dans le cadre d’un contrat négocié.

Faciliter l’accès aux soins

« Plus de 75 téléconsultations ont été réalisées en moins d’un an, nous avons été étonnés par la vitesse à laquelle les collaborateurs se sont emparés du dispositif », note Audrey Deconclois. L’idée n’est pas de suppléer le médecin traitant, mais bien de permettre aux collaborateurs d’accéder aux soins, lorsque celui-ci n’est pas disponible pour les recevoir, ce qui est fréquent en Île-de-France, par exemple.

« La télécabine répond à un vrai besoin. Nos enquêtes de satisfaction indiquent que 92 % des collaborateurs sont prêts à la recommander après l’avoir utilisée », souligne Patrick Plein, directeur digital working & Vinci Academy Vinci. Le groupe de construction a choisi de communiquer sur le déploiement du cabinet médical connecté dans le cadre de la semaine de la QVT pour donner plus d’impact à la démarche. « Il était important de bien expliquer aux collaborateurs que la télécabine n’est pas un gadget mais une vraie solution médicale », poursuit Patrick Plein.

Depuis un an maintenant, le groupe de construction expérimente la télécabine sur son site de Rueil-Malmaison (92) où sont réunis plus de 2 000 salariés. L’ensemble des acteurs a été associé à sa mise en place : les DRH des différentes entités présentes sur le site, les membres du Comité d’hygiène, sécurité et conditions de travail (CHSCT) et, bien sûr, le service de médecine du travail qui, tout comme chez EY, gère son utilisation, des protocoles d’hygiène devant être respectés et réalisés par les infirmiers. Le cabinet médical connecté peut par ailleurs être utilisé pour réaliser des bilans de santé autonomes. Une utilisation à laquelle réfléchi notamment EY, en lien avec le médecin du travail, et qui devrait, à terme, améliorer la prévention et diminuer d’autant l’absentéisme.

Auteur

  • Nathalie Tran