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Assurance chômage : Les syndicats prêts à s’engager dans une nouvelle négociation

L’actualité | publié le : 08.10.2018 | Benjamin d’Alguerre

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Assurance chômage : Les syndicats prêts à s’engager dans une nouvelle négociation

Crédit photo Benjamin d’Alguerre

Les syndicats donnent leur feu vert pour participer à une nouvelle négociation sur l’assurance chômage, mais grognent face à la lettre de cadrage du gouvernement. La question des contrats courts risque à nouveau de constituer l’un des sujets clivants.

« Nous allons y aller… mais sur la base de nos propositions et donc sans respecter la lettre de cadrage du gouvernement ! » À la sortie du comité exécutif de la CGT du 2 octobre, Denis Gravouil, en charge du dossier de l’emploi au sein de la centrale de Montreuil, annonce la couleur. Oui à une participation à une nouvelle négociation sur l’assurance chômage, mais sans se restreindre aux thèmes imposés par l’exécutif. Une position partagée par FO : « D’accord sur le principe, mais nous allons d’abord organiser une série de réunions entre nous pour déterminer si nous pouvons engager cette négociation sur une base commune. Si ce n’est pas le cas, on ne s’interdit pas de ne pas y aller », avertit Pascal Pavageau.

Même pas encore entamée, la future négociation comprend déjà deux sujets de fâcherie, selon les syndicats. Le premier, c’est l’admonestation qui leur est faite par la lettre de cadrage de parvenir à réaliser entre 1 et 1,3 milliard d’euros d’économies sur le régime de l’Unédic, déficitaire de 35 milliards d’euros, à l’horizon 2021. Pour justifier sa demande, le gouvernement part du principe d’une reprise progressive des créations d’emploi et d’une réduction du nombre de chômeurs indemnisés (– 1,5 %) sur les trois prochaines années. « Si la conjoncture suit les prévisions, il n’est pas totalement absurde d’imaginer une réduction des dépenses de l’Unédic, mais à condition de ne pas dégrader les droits des chômeurs », estime Éric Courpotin, négociateur CFTC. Où faire des économies ? « Il va falloir regarder du côté du cumul emploi-chômage où il existe possiblement des choses à faire… sans pour autant pousser jusqu’à la dégressivité des droits », ajoute Marylise Léon, de la CFDT.

Deuxième pomme de discorde : la question des contrats courts et d’un éventuel bonus-malus sur les cotisations sociales des employeurs de CDD de courte durée. Depuis 2017, la question de la réduction de l’usage de ces emplois à courte durée a été renvoyée aux branches… qui se sont empressées de ne rien faire. Récemment, la métallurgie a même décrété qu’elle n’était pas concernée. « Le sujet du bonus-malus est absent de la lettre de cadrage, mais il reste dans la loi et on ne s’interdit pas de le remettre sur la table », annonce Denis Gravouil. Se posera alors à nouveau la question de sanctions sur les secteurs les plus consommateurs de contrats courts (BTP, hôtellerie-restauration, santé-social…) où le patronat risque de se déchirer. Si le Medef est le moins réticent à aller dans cette direction, la levée de boucliers risque de survenir du côté de la CPME et de l’U2P dont les adhérents sont les premiers à recourir à ces embauches à durée déterminée. À suivre, donc.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre