« 14,28 euros, un tarif de femme de ménage ! » Ce cri de révolte du patron d’un organisme de formation en découvrant le montant du futur CPF monétisé reflète une opinion largement partagée dans le petit monde de la formation professionnelle (lire Le Point sur p. 12-15). Existe-t-il véritablement un risque de « lowcostisation » de la formation ? Le gouvernement qui a fait de cette réforme un des axes stratégiques de la lutte contre le chômage et l’adaptation aux nouvelles technologies, s’en défend en expliquant que le système antérieur avec ses circuits financiers byzantins et le manque d’objectivation des formations était à la fois coûteux et inadapté. De fait, cette réforme est un big bang qui va obliger les formateurs à s’adapter à une demande d’autant plus exigeante qu’elle émanera des candidats à la formation eux-mêmes qui puiseront dans leur « compte personnel ». La monétisation leur fera prendre conscience du coût de la formation dont ils attendront de la qualité. En d’autres termes, en matière de formation, on va passer d’une logique d’obligation de moyens à une logique d’obligation de résultat. Le tout pour 14,28 euros de l’heure.