Depuis 7 millions d’années, les humains hommes coopèrent pour améliorer leurs connaissances. Basée sur la confiance et la réciprocité, cette aptitude à une intelligence collective sans borne est la source des plus grandes avancées humaines. Après avoir retracé l’histoire de la coopération sociale, Éloi Laurent éclaire ses mécanismes et ses crises dans trois institutions – l’entreprise, la ville et la puissance publique – qui en se soumettant à des impératifs d’utilité et d’efficacité détruisent tout esprit coopératif. « La coopération est aujourd’hui dévorée par la collaboration dans le monde du travail et de l’entreprise, où le management collaboratif étouffe l’autonomie des salariés et accroît leur mal-être », déplore l’auteur. Selon lui, cette crise de la coopération a pris trois visages. L’épidémie de solitude qui empêche les personnes de faire société, l’avènement encouragé par la puissance publique des nouveaux passagers clandestins qui à force de contourner les règles découragent les autres de coopérer, la transition numérique hypertrophiée et la transition numérique négligée qui rendent incertain l’avenir de la coopération. Face au fléau de l’atrophie de l’intelligence collective et de l’innovation sociale, il appelle à reconquérir nos imaginaires et à réformer nos institutions.