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« Nous mettons vraiment l’accent sur la double carrière »

Le point sur | publié le : 01.10.2018 | Lys Zohin

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« Nous mettons vraiment l’accent sur la double carrière »

Crédit photo Lys Zohin

Latifa Taleb-Serre, head of international mobility chez L’Oréal, détaille les initiatives, parfois inédites, prises par la multinationale pour faciliter la mobilité des femmes.

Quelle est la politique de L’Oréal en matière d’expatriation ?

Ce qui nous guide, c’est surtout la diversité de nos équipes à tous les niveaux de l’organisation. D’où une politique volontariste pour créer l’égalité des chances entre hommes et femmes en matière de parcours de carrière. Cette stratégie se reflète dans la mobilité internationale, avec une accélération des mobilités féminines, puisque la proportion de femmes chez nous est de 43 % aujourd’hui contre 27 % en 2010, soit le double environ des pratiques dans d’autres sociétés de secteurs différents.

Comment cela se traduit-il concrètement ? Les femmes ont-elles des besoins particuliers ?

Nous mettons vraiment l’accent sur la double carrière. L’un des freins à l’expatriation pour les femmes, c’est de se demander ce que va faire la personne « suiveuse ». Pour lever cet obstacle, nous accompagnons le conjoint/conjointe dans sa recherche d’emploi à l’étranger. Cela passe notamment par le réseau International Dual Career Network, que je préside, et qui regroupe quelque 110 entreprises internationales présentes dans 14 pays. Lesquelles proposent, sur place, aussi bien des forums de recrutement que de l’accompagnement individualisé, pour refaire un CV ou rencontrer un DRH localement, sans oublier le réseau, les conseils et le contact direct. Il y a dix ans, nous proposions de l’argent aux conjoints/conjointes pour des formations ou autres. Mais nous nous sommes aperçus que ce que les expatriés souhaitaient c’était avant tout un accompagnement individuel. Nous privilégions donc désormais cette notion de service. Elle est très appréciée par les professionnels les plus jeunes qui partent en expatriation et qui ne conçoivent pas les choses autrement qu’avec une double carrière dans leur couple.

Est-ce la seule initiative ?

Non, nous proposons tout un écosystème de mesures pour couvrir les diverses problématiques qui se posent à nos expatriés. Nous sommes, à ma connaissance, la seule société française, depuis déjà près de dix ans, à rembourser, à hauteur de 5 000 euros par an, les contributions retraites du conjoint ou de la conjointe qui a abandonné son emploi pour suivre notre salarié en expatriation. Enfin, dans le cadre du Cindex, un club interentreprises sur les stratégies et politiques de mobilité internationale, nous venons de signer, le 1er juillet dernier, une convention avec près d’une trentaine de grands groupes français donnant la possibilité à un conjoint/conjointe suiveur/suiveuse (salarié(e) depuis plus de trois ans d’une entreprise signataire ou adhérente) de bénéficier d’un congé sans solde dans le but de suivre son/sa partenaire à l’étranger, et ce, pour la durée de l’expatriation, dans une limite de cinq ans – ce qui est au-delà du cadre légal pour les congés sabbatiques ou congés de création d’entreprise, parfois utilisés pour suivre un conjoint expatrié. Et à l’issue du congé, le salarié retrouve son précédent emploi ou un emploi équivalent chez son employeur. Autant de bonnes pratiques que nous aimons à partager avec d’autres entreprises, tant nous sommes persuadés, pour les talents féminins en particulier, des vertus d’un parcours international pour le leadership.

Auteur

  • Lys Zohin