Trois fois plus de mécénat de compétences entre 2013 et 2016. Pour Camille Marc, directrice du développement d’Admical, association qui promeut le mécénat d’entreprise, l’engagement sous cette forme progresse sans cesse.
Selon nos derniers chiffres, de 2016, parmi les entreprises mécènes, 11 % proposaient du mécénat de compétences. Cela représentait 420 millions d’euros, soit 12 % du budget total du mécénat. Le chiffre est en augmentation. Plus en termes de budget que de nombre d’entreprises.
D’abord, le mécénat est principalement le fait de grandes entreprises et d’établissements de taille intermédiaire. Il faut une ingénierie interne pour l’organiser, connaître les besoins des associations… D’autre part, celles qui se sont lancées depuis plusieurs années augmentent leurs budgets, proposent davantage de missions… Voilà pourquoi de 2013 à 2016, les budgets ont augmenté de 8 %. Autrement dit, en passant de 4 % à 12 %, la part du mécénat de compétences dans le budget global du mécénat a triplé ! Il y a quelques années, les entreprises s’interrogeaient pour savoir ce qu’était le mécénat de compétences. Aujourd’hui, elles travaillent sur la complémentarité de leurs actions de courte et longue durée. Le marché atteint une forme de maturité !
Si le fait d’être un acteur sociétal s’inscrit dans l’objet social de l’entreprise, le mécénat de compétences pourrait perdre de l’importance. Cela deviendrait un engagement structurel de l’entreprise. Nous, nous sommes vigilants, parce que cela risque de générer un alignement du mécénat sur la stratégie de l’entreprise. Aujourd’hui, certaines sociétés ont choisi de développer des axes de mécénat différents de leur cœur d’activité, il ne faudrait pas que cela devienne impossible.