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« Opcalia se positionne comme Opco interfilières des services »

L’actualité | publié le : 24.09.2018 | Benjamin d’Alguerre

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« Opcalia se positionne comme Opco interfilières des services »

Crédit photo Benjamin d’Alguerre

Quel avenir pour les Opca interprofessionnels après les conclusions du rapport Marx-Bagorski sur les opérateurs de compétences ? Pour Yves Hinnekint, directeur général d’Opcalia, l’Opca interbranches évoluant dans l’orbite du Medef, c’est l’occasion de reconfigurer l’organisme de façon ambitieuse.

Le rapport Marx-Bagorski sur le regroupement des futurs Opco en « secteurs cohérents » n’annonce-t-il pas la fin des Opca interbranches et interprofessionnels ?

Non, au contraire. Je trouve ce rapport à la fois très bien et simple dans ses objectifs de rationalisation des opérateurs de compétences. Il rappelle les objectifs de la réforme, explique comment les Opca doivent se transformer en Opco. Surtout, il indique que les Opca ne deviennent pas de facto Opco, mais que les vingt organismes existant actuellement disparaissent tous pour que leurs branches se réorganisent en onze opérateurs cohérents sur un plan économique, ce qui est bien différent. Enfin, le rapport insiste sur les missions de ces nouveaux organismes et sur les services indispensables qu’ils devront rendre : proximité de terrain avec les entreprises, aide aux politiques de certification et de prospective des branches via les observatoires des métiers, gestion des contrats d’alternance selon les nouvelles règles de la réforme, accompagnement des entreprises dans leurs politiques de formation et gestion du plan mutualisé des TPE-PME. En réalité, la question que pose le rapport Marx-Bagorski est la suivante : quels Opca serviront de supports pour la fondation des nouveaux Opco ?

Justement, quelle carte peut jouer Opcalia dans cette réorganisation ?

La nouveauté introduite dans le rapport, c’est d’ouvrir la possibilité aux branches d’adhérer « en bloc » aux Opco du moment que leur cohérence économique est fondée et de s’appuyer sur les opérateurs les plus en capacité d’accomplir les missions fixées par la loi. En outre, des aménagements pour les secteurs échappant aux onze filières* décrites dans le rapport sont prévus. Parmi ces secteurs hors filières, on trouve par exemple l’énergie, les télécoms, les services ou, d’une manière générale, les branches ne disposant pas de conventions collectives nationales. Après tout, l’économie ne se résume pas à onze secteurs. Justement, dans cette configuration, les branches peuvent choisir de s’appuyer sur les Opca interprofessionnels qui disposent d’un maillage territorial « précieux » – dixit le rapport – et la capacité à gérer une certaine taille critique, ce qui fera peut-être l’objet d’un futur décret. Ajoutons à cela les très réels services de proximité que propose déjà Opcalia à ses adhérents ainsi que la capacité à assurer une continuité de service pendant la transition Opca-Opco. Opcalia risque de « gagner » plus de branches qu’il n’en perdra. D’ailleurs, nous avons fait le choix de nous positionner comme « l’Opco interfilières des services ». C’est notre principale piste aujourd’hui. Nous sommes au travail depuis trois mois là-dessus avec plusieurs branches, notamment celles de l’énergie et de l’environnement – 80 % de la filière adhère déjà à Opcalia – ou encore le luxe et les travaux créatifs. Il existe d’autres négociations en cours, mais il est trop tôt pour en parler.

Cette restructuration risque-t-elle d’entraîner de la casse sociale au sein d’Opcalia comme la précédente réforme, couplée à la refonte des régions, avait pu le faire ?

Non et c’est même l’inverse qui risque d’arriver. Au vu de nos nouvelles missions, notamment sur l’alternance, la question qui se pose à nous, c’est de savoir si nous disposerons de suffisamment d’ETP pour les mener à bien ! Aujourd’hui, Opcalia gère 30 000 contrats de professionnalisation. Demain, je ne sais même pas combien de contrats d’alternance nous devrons prendre en charge ! À ce sujet, d’ailleurs, nous avons ouvert des négociations avec la plupart des régions pour fonctionner en bonne intelligence sur l’apprentissage. La vraie question qui se pose aujourd’hui, c’est surtout de savoir de quelle convention d’objectifs et de moyens (COM) nous disposerons pour nous permettre d’assurer ces tâches.

* Pour rappel : Agro-alimentaire, Industrie, Construction, Mobilité, Commerce, Services financiers et conseil, Santé, Culture et médias, Cohésion sociale, Services de proximité et artisanat, Travail temporaire, propreté et sécurité.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre