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Opérateurs de compétences : Opco : les branches ont quatre mois pour rebattre les cartes

L’actualité | publié le : 17.09.2018 | Benjamin d’Alguerre

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Opérateurs de compétences : Opco : les branches ont quatre mois pour rebattre les cartes

Crédit photo Benjamin d’Alguerre

Jean-Marie Marx et René Bagorski ont rendu leur rapport sur la construction des futurs opérateurs de compétences. Aux 20 Opca actuels succéderaient 11 « Opco » organisés « autour de champs de cohérence et de pertinence économiques forts ». Dans ce scénario, le sort des deux interpros, Agefos PME et Opcalia, reste incertain.

On efface (presque) tout et on recommence ! Telles sont en substance les conclusions du rapport rendu par Jean-Marie Marx (ancien directeur de l’Apec et Haut-Commissaire à la transformation des compétences) et René Bagorski (président de l’Association française de réflexion et d’échanges sur la formation) le 6 septembre à la ministre du Travail concernant les Opérateurs de compétences (Opco), ces futurs organismes paritaires qui doivent succéder aux Opca dès le 1er avril 2019. Cette fois, il ne s’agira pas d’appeler à la fusion des Opca comme cela avait été le cas lors de la précédente réforme de 2009 qui avait vu les organismes passer de 65 à 20 sur la base d’un montant de collecte des fonds mutualisés de la formation minimal fixé à 100 millions d’euros par an, mais bien de tout remettre à plat et laisser les branches professionnelles décider de leur affiliation en fonction de 11 secteurs « économiquement cohérents » bien identifiés (voir tableau). Un changement de braquet « logique », selon Jean-Marie Marx, puisque ladite collecte, qui constituait la mission historique des Opca, sera transférée aux Urssaf au 1er janvier 2021. Charge, demain, aux futurs Opco d’assurer de nouvelles missions : la gestion des fonds dédiés à l’alternance et au plan de formation mutualisé des PME de moins de 50 salariés, l’accompagnement des branches dans leurs politiques de certification et de GPEC, le service de proximité aux entreprises et la prospective sur les métiers d’avenir.

« Demain, tous les Opca sont amenés à disparaître »

Dans ces conditions, pas de demi-mesures : « Demain, tous les Opca sont amenés à disparaître », affirmait clairement René Bagorski à l’occasion d’une rencontre avec l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis), le 12 septembre. Pour autant, dans certains des 11 secteurs (BTP, industrie, culture), la remise à plat devrait se révéler simple, le champ de l’Opco recouvrant celui de l’Opca. Ailleurs, le challenge risque d’être plus corsé, notamment dans le cas d’Opco construits autour de branches et de secteurs multiprofessionnels, mêlant organisations patronales relevant de la négociation interpro et d’autres n’en relevant pas, à l’image du futur opérateur de compétences de l’agro-alimentaire où les patrons de l’agriculture (FNSEA en tête) devront faire un peu de place à d’autres fédérations d’employeurs, mais adhérentes Medef ou CPME.

Reste la situation incertaine des deux « interpros » Agefos PME et Opcalia, situés respectivement dans les galaxies de la CPME et du Medef. À eux deux, ils réunissent plus de 80 branches et, surtout, disposent d’une implantation territoriale inégalée par les autres Opca. S’ils n’apparaissent pas dans les 11 secteurs, le rapport précise quand même que « leur ancrage territorial précieux devra être un point d’appui pour le nouveau paysage des opérateurs de compétences ».

Ce que confirme Céline Schwebel, la présidente CPME d’Agefos PME : « Certaines de nos activités se situent en dehors du radar du rapport. C’est le cas des secteurs de l’énergie, des services à la personne ou de proximité, par exemple. » Agefos PME mise également sur son réseau de 85 implantations de proximité, y compris dans les DOM, pour séduire les branches à l’aube de ce nouveau mercato. Quoi qu’il en soit, ces dernières devront faire vite : elles n’ont que quatre mois pour désigner leur Opco. Faute de quoi l’exécutif le fera pour elles…

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre