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Innovation : Chez SAP, l’intrapreneuriat comme source de créativité

Sur le terrain | publié le : 10.09.2018 | Lucie Tanneau

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Innovation : Chez SAP, l’intrapreneuriat comme source de créativité

Crédit photo Lucie Tanneau

Pour la première fois cette année, des salariés de l’éditeur de logiciel SAP participent au programme d’intrapreneuriat One Billion Lives, avec l’accompagnement des ressources humaines.

Pour la première année, six salariés français du spécialiste de la technologie d’entreprise SAP participent au programme d’intrapreneuriat One Billion Lives. Le but : « Fournir aux collaborateurs le financement, l’infrastructure et le temps nécessaires pour les aider à donner vie à leurs idées et à relever les défis d’aujourd’hui », résume SAP. Développé depuis 2016 dans la région Asie-Pacifique, One Billion Lives a notamment vu émerger des projets relatifs à l’efficacité des médicaments contre le cancer en Inde ou à l’amélioration de la préparation et la prévention des catastrophes au Japon.

« C’est un programme qui stimule l’innovation au sein de nos filiales et encourage la créativité et l’engagement sociétal de nos salariés tout en améliorant la vie de milliards de personnes », expose Caroline Garnier, la DRH France (2 300 salariés). Cette année, le programme a été étendu à toutes les entités du groupe. En Europe, 76 équipes ont candidaté, dont quinze françaises.

Six d’entre elles ont participé à une préparation intensive de trois jours en Allemagne pour espérer bénéficier du programme de maturation du projet. Le projet de Nicolas Sabatier, Delphine Seguin, Alexandra Begue, Helene Joubert, Jean-Luc Terree, Bertrand Lamy et Nicolas Lunet a été retenu. « Speed Up Fight Against Cancer » vise à augmenter le nombre d’essais cliniques dans la recherche pour la lutte contre le cancer, tout en en multipliant par trois le nombre d’essais grâce à l’utilisation d’un logiciel de SAP pour la collecte de données.

Pour eux, l’aventure continue. « Ils vont avoir un rendez-vous par mois de sponsoring-mentoring pour les aider à mûrir le projet, un training de six semaines pour développer le marketing ainsi que le design et construire un business plan, et une phase de finalisation pour qu’ils soient prêts à pitcher le projet devant le comité de sélection finale », détaille Caroline Garnier.

Ils restent donc salariés, tout en bénéficiant d’aménagements. « Ce sont des collaborateurs qui géraient leur emploi du temps, donc les réunions mensuelles n’impactent pas le planning. Par contre, pour les semaines complètes, on leur a rédigé un avenant au contrat de travail, précise Caroline Garnier, mais ils bénéficient des process classiques. » Leur situation (salaire, assurance, mutuelle…) ne change pas. Ils travaillent seulement en mode projet, avec 5 000 euros de budget, le temps de mûrir leur idée. « Ils restent sur le site de Levallois où nous avons le Leonardo Center, un laboratoire d’innovation interne où ils bénéficient du matériel dont nous disposons. »

Pour l’heure, le fonctionnement de leurs équipes n’est que peu touché. Mais si « Speed Up Fight Against Cancer » est retenu par le comité final, ses créateurs pourront choisir de s’occuper de leur « bébé » plus longtemps. Ils seront alors détachés pendant 18 à 24 mois au sein de l’incubateur SAP. iO (tout en gardant leur salaire) pour concrétiser le projet, financé par l’entreprise. « Nous rencontrerons chacun de ses six salariés pour connaître leur souhait », anticipe la DRH qui croit à une approche RH personnalisée. « Ils pourront alors travailler dans la start-up créée, reprendre leur poste initial, ou évoluer, en fonction de leurs aspirations et des compétences que cette aventure leur aura permis d’acquérir » énumère-t-elle.

Approche RH personnalisée

Pour la DRH, l’enjeu de l’intrapreneuriat est multiple. « C’est un programme qui participe au développement personnel de nos collaborateurs, et c’est pour eux l’occasion de développer de nouvelles compétences, de travailler par exemple sur la création d’un business plan, ce qu’ils ne font pas tous les jours » commence-t-elle. « En travaillant avec de nouveaux collaborateurs ou en pitchant leur projet devant les instances dirigeantes, ces intrapreneurs élargissent aussi leur réseau interne, et se mettent dans la lumière » insiste la DRH. Côté salariés, la participation au programme peut aussi donner du sens au travail « grâce à l’impact sociétal des projets ». « Cela contribue aussi à l’engagement, à la motivation et à la fidélisation des collaborateurs » vante Caroline Garnier, « car on leur permet de faire dans l’entreprise quelque chose qu’ils auraient pu être tenté de faire en externe » défend-elle. Un deuxième appel à candidatures a été lancé cet été.

Auteur

  • Lucie Tanneau