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« Les entreprises doivent développer leur marque free-lance »

Le point sur | publié le : 10.09.2018 | Lys Zohin

Si l’avenir est aux free-lances, comment l’entreprise va-t-elle les attirer ?

Stanislas Haquet : Les entreprises se posent une question plus large, celle de savoir comment attirer, aujourd’hui et demain, les talents dont elles ont besoin en général. Du fait de la concurrence, de plus en plus forte, les organisations doivent ensuite, si elles pensent aux indépendants, mettre tout en place pour tisser une relation positive avec eux. Cela commence bien entendu par la proposition de missions intéressantes, assorties d’une rémunération correcte et versée en temps et en heure. Ce sont les éléments de base, mais les free-lances vont souvent regarder au-delà…

Constance Wiltzer : Et c’est là que les entreprises doivent tout faire pour se différencier. Ce qui implique par exemple de mettre en place des dispositifs pour bien intégrer les free-lances dans les équipes, de leur offrir de la formation si nécessaire – surtout si elles veulent, comme elles auraient intérêt à le faire, réemployer à plusieurs reprises les indépendants. Et enfin, cela consiste à mettre sur pied des communautés, mixtes, comprenant salariés et indépendants, pour favoriser les échanges, par exemple. Mais évidemment, avant tout cela, les entreprises doivent adopter un discours qui donne du sens à la mission, car, comme les salariés, les free-lances veulent comprendre, et expose clairement les avantages dont ils bénéficieront.

Une fois ces dispositifs mis en place, y a-t-il d’autres enjeux auxquels l’entreprise doit penser ?

C. W. : Oui, les entreprises doivent développer leur marque relationnelle free-lance. L’enjeu, dans une relation qui est intermittente, c’est de maintenir le lien, pour que l’indépendant ait envie de travailler de nouveau dans la même organisation. Cela peut se faire de façon informelle, comme inviter les free-lances aux événements internes de l’entreprise, qu’ils y soient en mission ou qu’ils soient entre deux missions, ou organiser, mensuellement, des réunions spéciales, par exemple, pour réunir tous les free-lances, ceux qui travaillent actuellement dans l’entreprise et les autres. Enfin, cela peut être d’offrir un espace de coworking à l’intérieur de l’entreprise pour les free-lances lorsqu’ils sont, là aussi, entre deux missions. Les entreprises peuvent imaginer des dizaines de solutions ! L’important, pour elles, c’est de fidéliser les free-lances, pour éviter un deuxième onboarding avec un nouveau free-lance, et profiter de la connaissance de l’entreprise et de ses acteurs du premier, autant que de ses talents et de la formation qu’on lui aura éventuellement fait suivre.

S. H. : On voit aussi apparaître des plateformes pour relier salariés, partenaires et free-lances dans l’entreprise et permettre de former une communauté pour réfléchir et échanger sur un thème, qui peut être aussi bien technique que sociétal – les femmes dans le monde professionnel, par exemple. En fait, ce que l’on voit émerger – et je pense que cela se renforcera ensuite très vite, une fois la prise de conscience faite par un plus grand nombre – c’est la compréhension, de la part des entreprises, que les indépendants font désormais partie intégrante de leur écosystème. Et nous sommes en train de passer du concept d’entreprise étendue à celui d’entreprise faite de diverses communautés reliées entre elles.

Auteur

  • Lys Zohin