Le cadre ou plutôt la fonction d’encadrement n’est plus ce qu’elle était. Autrefois associée à un statut social, c’était un rouage essentiel de l’entreprise supposant compétences, responsabilités et autorité hiérarchique. Mais, la fonction a perdu beaucoup de ses repères et de son identité avec l’explosion des technologies de l’information – qui court-circuitent les hiérarchies –, la remise en cause de l’autorité et le triomphe des Millennials qui écoutent plus leur smartphone que leur N + 1. Aujourd’hui, le cadre doit être une sorte de mouton à cinq pattes, s’affirmant par son expertise, développant un management participatif et sachant écouter pour espérer être entendu. Il n’est pas étonnant dans ces conditions que la négociation sur le nouveau statut de cadre entre le Medef et les organisations syndicales (lire p. 4) soit, au moins provisoirement, dans une impasse. Car avant de discuter statut et pouvoir, il faudrait répondre à la question existentielle pour les entreprises du 3^e millénaire : qu’est-ce que l’encadrement et quelle est son utilité ? L’ancien « cadre » est brisé. Il faut inventer et libérer le nouveau.