Depuis que la médecine du travail est devenue santé au travail au tournant du XXI^e siècle avec l’idée qu’il faut adapter le poste de travail au salarié et non l’inverse, le système semble devenu ingérable. Il est ballotté entre des entreprises qui n’ont pas totalement intégré cette nouvelle culture et des services de santé au travail qui n’ont pas nécessairement les moyens de leur mission. Or un rapport remis la semaine dernière au Premier ministre propose une nouvelle réforme systémique mettant la prévention au cœur de la santé au travail. L’objectif est louable à l’heure où le travail génère des maux nouveaux, tels que le burn-out, qu’il convient de déceler en amont, et où les entreprises sont exposées à des risques en cas de défaillance de leur système de prévention. Mais si les fondamentaux culturels et économiques ne sont pas adaptés, ce sera un nouvel échec. Une évaluation des forces et des faiblesses de l’actuel système est indispensable avant de se lancer dans une nouvelle aventure.