Si la première source de recrutement chez Open, une société spécialisée dans les services numériques, reste précisément le numérique, à travers les job-boards et autres plateformes de recrutement, « la deuxième, c’est la cooptation », précise Nathalie Mrejen, la directrice de la communication de l’entreprise basée à Levallois-Perret (92). La société, qui comptait 3 775 salariés à fin 2017, dont 950 en France, ne communique pas le taux de turn-over ni de rétention, mais est en pleine croissance et, en conséquence, doit recruter. Or parmi tous les recrutements réalisés ces derniers temps, entre 27 % et 30 % sont le fruit d’une cooptation.

Certes, chacun fait, à sa manière, de la cooptation, en parlant d’un poste à prendre à un camarade de promo ou en relayant l’info sur les réseaux sociaux. Mais Open a décidé de formaliser cette procédure, dès les années 2000, afin d’en faire un vecteur clé pour ses recrutements. Pour cela, la société a d’abord édité une plaquette, « avec un environnement identitaire propre », distribuée à chaque salarié. Et mis au point un système de prime pour les collaborateurs qui aident à la cooptation (en recommandant quelqu’un ou simplement en « poussant » une offre d’emploi sur son propre réseau). « La prime moyenne est de 1 000 euros », indique Nathalie Mrejen, pour préciser que la DRH a adopté une « vraie politique de marketing » sur le thème, en choisissant, par exemple, des « périodes de boost » au cours desquelles la prime de cooptation est doublée. Sans oublier une soirée spéciale organisée autour du thème et visant à dynamiser les troupes. « Les collaborateurs deviennent avec les efforts de cooptation de véritables ambassadeurs de l’entreprise, conclut la directrice de la communication. Cela a plusieurs avantages : d’abord, la marque employeur, la projection de l’image de l’entreprise, le message, sont bien mieux reçus par l’extérieur s’ils viennent des collaborateurs plutôt que de la DRH ou d’efforts de communication en tout genre, ensuite, cela nous permet de juger de l’engagement des équipes : si elles œuvrent à la cooptation, c’est qu’elles se sentent bien dans l’entreprise, et enfin, la méthode est très qualitative : notre taux de recrutement, par rapport aux professionnels qui nous sont recommandés, est élevé. »

Et si l’on pourrait s’inquiéter d’une certaine forme d’endogamie, à force de coopter les ingénieurs de la même école, par exemple, Open estime que la diversité de départ est assez grande, sans oublier les implantations de la société un peu partout en France, pour faire en sorte que l’entonnoir soit toujours assez grand. « Enfin, ajoute Nathalie Mrejen, le fait que l’on récompense aussi bien des informations de première main que des efforts pour promouvoir un poste sur les réseaux sociaux fait que le champ est très ouvert. »