L’intelligence émotionnelle est un sujet à la mode, mais quel crédit lui accorder ? Ce livre coordonné par Claude Berghmans, DRH dans l’industrie et psychologue de formation, donne des repères aux DRH pour mieux appréhender cette notion. Avec un parti pris : les sensibiliser « à la nécessité de prendre en compte les émotions au sein des organisations actuelles ». Au travers de l’avis de psychologues, coaches et consultants, l’ouvrage assez pédagogique campe les théories de la science des émotions, de la psychologie cognitive des années 1960 à l’intelligence émotionnelle formalisée en 1990. Il présente plusieurs cas où le ressenti et l’affect jouent un rôle majeur : comportement du manager, coaching, médiation lors de conflits, diffusion d’une mauvaise ambiance ou régulation de la charge émotionnelle dans les métiers d’aide à la personne. Des exemples bien traités, assortis d’outils et de cas d’entreprise. Un débat actuel mérite la lecture : celle des limites de l’apprentissage des fameux « savoir-être » en vogue dans les centres d’appels. Tant qu’une formation pour gérer ses émotions reste opérationnelle et contextualisée (gérer le mécontentement d’un client), elle peut permettre au professionnel « de disposer de ressources », estiment les auteurs. Mais gare à la tentation « de formaliser, voire d’institutionnaliser les compétences émotionnelles, sociales ou comportementales pour éviter les dérives ». Une façon de rappeler que l’entreprise ne doit pas reporter sur les salariés des conditions de travail source de stress…