Cet ouvrage de recherche s’intéresse aux conflits ouvriers se déroulant à l’étranger, des historiens ont mené l’enquête sur des luttes récentes, des pays arabes à l’Afrique du Sud. Vu du côté des militants ou des syndicalistes, le livre interroge les enjeux et les formes de contestation dans l’industrie, à la lueur du contexte économique, politique et social du pays. Certains récits sont édifiants sur la dureté des conditions de travail dans des usines peu soucieuses du droit du travail local. Un exemple : en plein printemps arabe, en Tunisie, en 2011, des ouvrières d’un sous-traitant de l’aéronautique montent un syndicat pour en finir avec le harcèlement moral et sexuel coutumier de la hiérarchie. Elles sont soutenues par la société civile tunisienne. Certaines finiront par être licenciées… Corruption politique dans le management, ambiguïté des syndicats, copinage malsain : le livre est passionnant et ne ménage personne. Les coutumes choquent, comme cette chaîne de grands magasins libanaise où les « porteurs » doivent louer un espace pour travailler. Et où, en 2014, le syndicat du magasin subira des pressions pour faire appliquer le récent salaire minimum légal du pays. Productivisme, externalisation, mobilisation contre la pollution, un voyage planétaire à lire de toute urgence.