Le taux d’emprunt permettant de financer la dette publique à 10 ans connaît un coup de chauffe en Italie, à 2,6 % en juillet 2018 selon l’OCDE. À côté, le taux français reste bas à 0,7 %, et à court terme, il est même négatif. Mais pour la rentrée politique, Emmanuel Macron vise une réduction des dépenses publiques, en partie pour préserver cette confiance des investisseurs. Les mauvais souvenirs du taux français à 4,5 % en 2008 et de la crise grecque ont laissé des traces. Des coupes dans le budget social sont attendues, en témoigne la piste d’un paiement des arrêts maladie de moins de huit jours par les entreprises. Pourtant, le taux moyen de la zone euro reste modéré (1,2 %), y compris dans des pays du Sud comme l’Espagne (1,3 %). Ils sont beaucoup plus bas qu’aux États-Unis (2,9 %) et en dehors de la zone euro comme en Norvège (1,8 %) et au Royaume-Uni (1,4 %). L’affolement autour des taux européens ne traduit pas seulement la dépendance vis-à-vis de la dette, mais aussi la spécificité de la zone euro, dénué de mécanisme de régulation en cas d’écarts entre les pays.