Les réformes des retraites successives ainsi que les restrictions d’accès aux dispositifs de cessation anticipée d’activité portent doucement leurs fruits. Selon une étude de l’Insee, publiée le 12 juillet dernier, le taux d’emploi des 50-64 ans a augmenté de + 8,2 % en dix ans. Celui-ci est passé de 53,3 % en 2007 à 61,5 % en 2017, tandis que celui du reste de la population a reculé dans la même période. Une hausse essentiellement portée par les 55 ans ou plus. En effet, le taux d’emploi des 55-59 ans a augmenté de 17 points. Et si celui des 60-64 ans demeure faible, il a quasiment doublé entre 2007 et 2017, passant de 15,7 % à 29,2 %, ce qui représente néanmoins une progression de 13,5 points. Le nombre de personnes en emploi de 50-54 ans, non concernées par les réformes, n’a pas évolué quant à lui (+ 0,2 point, à 80,2 %).

Cette progression du taux d’emploi senior concerne aussi bien les hommes (+ 7,1 points en dix ans) que les femmes (+ 9,2 points). Si ces dernières occupent moins souvent un emploi entre 50-59 ans que leurs homologues masculins, la situation s’inverse entre 60 et 64 ans : en 2017, elles étaient 29,8 % à travailler, contre 28,6 % des hommes.

L’emploi des seniors se caractérise toutefois par sa précarité. Le temps partiel s’est développé chez les 50-64 ans (20,6 % contre 16,2 % des 25-49 ans), soit + 2,2 points entre 2007 et 2017, et concerne tout particulièrement les plus âgés. Ainsi 30,7 % des 60-64 ans travaillent à temps partiel. Les seniors sont également de plus en plus nombreux à exercer un emploi à durée limitée (contrats à durée déterminée, intérim, apprentissage, stages et contrats aidés), soit + 2,1 points pour les 50-64 ans entre 2007 et 2017.

L’étude met, par ailleurs, en lumière le faible usage du cumul emploi-retraite. En 2017, seuls 5 % des actifs âgés de 55-64 ans déclaraient percevoir une pension de retraite ou une préretraite.