Entre mars 2017 et mars 2018, seuls 9 200 nouveaux pères ont saisi l’occasion de bénéficier du dispositif mis en place par l’État sur le congé parental partagé, relevait récemment le Daily Telegraph en citant une étude du cabinet d’avocat EMW. En place depuis plus de trois ans maintenant, le dispositif permet aux deux parents de partager jusqu’à 50 semaines de congé et 37 semaines de salaire de base entre eux, en lieu et place du congé maternité. La raison de cette désaffection ? Le fossé salarial. En avril dernier, les données officielles, rendues publiques par les entreprises privées et publiques britanniques ont montré que huit organisations sur dix payaient mieux les hommes que les femmes. Selon les mêmes informations, le salaire médian des femmes se situait à 9,7 % de celui des hommes. Conséquence, pointe Jon Taylor, spécialiste de l’emploi au cabinet EMW, « lorsqu’il s’agit de déterminer qui des deux parents prendra le congé parental, le bon sens économique veut que ce soit le conjoint au salaire le plus bas qui soit sacrifié, et c’est donc plus souvent celui de la femme ».