Si la grande majorité des salariés sont en contrat à durée indéterminée (CDI), la plupart des embauches se font aujourd’hui en contrat à durée déterminée (CDD). En 25 ans, la part de ces derniers n’a fait qu’augmenter passant de 76 % en 1993 à 87 % en 2017. Cette évolution mise en lumière par la Dares, le service statistiques du ministère du Travail, s’accompagne d’un recours à des contrats de plus en plus courts. En 2017, près d’un tiers des CDD (30 %) ne durent qu’une journée. Au cours d’un trimestre donné, 40 % des salariés ont un contrat de moins d’un mois et signent en moyenne 3,5 CDD de moins d’un mois dans le trimestre. C’est le cas notamment dans certains secteurs d’activité comme l’hébergement médicosocial, l’audiovisuel ou la restauration. Le phénomène est moins marqué dans l’industrie et la construction, où l’emploi temporaire passe avant tout par l’intérim. Les recruteurs interrogés en 2016 justifient l’embauche en CDD plutôt qu’en CDI par des besoins limités dans le temps, mais aussi par l’incertitude vis-à-vis de l’environnement économique et le besoin de tester les compétences des salariés avant un recrutement plus durable. Le poids de la réglementation associée au CDI est également évoqué.

Dans le même temps, les pratiques ont également évolué pour mettre fin aux contrats de travail. Depuis l’avènement des ruptures conventionnelles en 2008, les démissions ont diminué, remplacées par cette nouvelle modalité de rupture qui coïncide avec la crise. Durant cette période, les licenciements notamment économiques s’intensifient, fait remarquer la Dares. Ces derniers ont nettement baissé, passant de 20 % environ des fins de contrat en 1990 à 5 % environ à partir des années 2000 et à moins de 2 % en 2017. Par la suite, le nombre de licenciements diminue, les entreprises étant moins souvent en difficulté. Tandis que les démissions ont plutôt tendance à augmenter, car l’embellie conjoncturelle offre d’avantage de perspectives pour retrouver rapidement un emploi.