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Gestion de talents : AON, à l’écoute de ses “Y”

Sur le terrain | publié le : 25.06.2018 | Marina Al Rubaee

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Gestion de talents : AON, à l’écoute de ses “Y”

Crédit photo Marina Al Rubaee

L’assureur a concocté un programme sur-mesure destiné à ses collaborateurs de la génération Y. Le but : développer leurs compétences, les fidéliser et aider l’entreprise à préparer l’avenir.

La fidélisation des collaborateurs millenials est un enjeu pour bon nombre d’entreprises en France qui tourne, parfois, au casse-tête. Consciente de la particularité de la génération Y, la filiale française de la multinationale AON, spécialiste de la gestion des risques, du courtage d’assurance et de réassurance, s’est emparée à sa manière de ce sujet. « Il est important que nos jeunes collaborateurs sentent qu’ils ont leur place chez nous avec cette possibilité de partager leur vision du travail et celle de faire bouger les lignes », souligne Nathalie Magnigne, DRH de l’entreprise. Ainsi, elle a concocté LabAON, un programme sur-mesure qui a démarré en janvier 2018 (et qui a remporté l’adhésion du comité de direction).

Objectif : amener les jeunes collaborateurs à plancher sur des projets pour accompagner la société dans la création de nouveaux services et la transformation de ses métiers pour le futur. « Notre volonté est d’aboutir à des actions concrètes et duplicables », insiste la DRH. Trois axes de travail ont été définis : “la gestion”, “l’expérience utilisateur” et “l’ubérisation”. Dix-sept “millenials” ont été sélectionnés pour travailler autour de ces axes. À la rentrée, ils vont “pitcher” leur projet devant les membres du Codir.

À l’exemple d’Adeline Meyran, 33 ans, chargée de clientèle réassurance qui a intégré le groupe “Ubérisation”. « Avec mes six collègues, nous sommes allés voir d’autres services pour comprendre leurs besoins, leur façon de travailler mais aussi voir les clients pour cerner leurs attentes. Nous apprenons aussi à mieux nous connaître, à travailler en équipe, à nous positionner, à cerner nos limites… Un vrai apprentissage ! », affirme-t-elle.

Sponsors et mentors

Un “sponsor”, faisant partie du Codir, a été attribué à chaque équipe pour susciter les échanges intergénérationnels. C’est le cas de Jean-David Benatar, directeur du département Construction, “sponsor” du groupe “expérience utilisateur”. Son rôle : aider à la réflexion, challenger, faire le point sur les avancées si nécessaire… « Je vois mon “équipe” environ toutes les trois semaines pour “brainstormer” avec elle. J’aime l’énergie qu’il s’en dégage. Le regard de ces jeunes est rafraîchissant. Ils bousculent les idées reçues, apportent le pragmatisme et l’efficacité dont nous avons besoin », s’enthousiasme-t-il.

Au-delà de l’aspect collaboratif, les participants bénéficient, chacun, d’un mentor membre du Codir, sans lien hiérarchique entre eux afin de ne pas biaiser les rapports. Hichem Kajioui, 28 ans, coordinateur international, est “mentoré” par un spécialiste de la finance. Une occasion, pour lui, de se familiariser avec ce domaine dont il ne possède aucune connaissance et d’approcher d’autres secteurs que le sien. « Nous parlons de manière informelle de son métier. Il me donne des clés de compréhension quant au fonctionnement du groupe. Il me conseille, m’ouvre si besoin son carnet d’adresses… », raconte-t-il.

Le programme propose aussi de travailler sur la confiance et la posture professionnelle avec des consultants extérieurs. Pour Adeline Meyran, il s’agit d’apprendre à mieux communiquer et à réseauter. « Pour ma part, je souhaite mieux m’exprimer en public. J’apprécie vraiment cette personnalisation de l’accompagnement pour nous aider à développer les compétences indispensables dans le monde professionnel », dit-elle.

En parallèle, les participants se retrouvent régulièrement autour de cessions collectives tels que ces deux jours de séminaire organisés à la Schoolab de Paris, un espace de réflexion dédié à l’innovation, afin de rencontrer des start-up. « Le but est les accompagner dans la conception de leurs projets en les aidants à s’approprier des techniques de créativité et de “design thinking” », assure Nathalie Magnigne, la DRH. À cela viennent s’ajouter les séquences « lunch & learn » pour apprendre, par exemple, à mieux gérer son stress, à améliorer ses relations interpersonnelles… « Ce programme est un vrai tremplin professionnel », estime Hichem Kajioui. « À plus long terme, j’aimerais participer au développement et à la mise en place de nos propres projets », espère Adeline Meyran. « C’est bien notre intention ! », confie la DRH. Donc acte !

Auteur

  • Marina Al Rubaee