L’université de l’ANDRH qui s’est tenue à Toulouse les 14 et 15 juin 2018 pose la question de la place des ressources humaines dans la transformation des entreprises. Confiance et transparence sont les mots d’ordre avancés par les DRH pour réussir cette étape où les équipes RH sont elles-mêmes impactées par ces changements.
« Ce qu’apporte la fonction RH, c’est l’envie, l’énergie des transformations, la capacité à changer lors des réorganisations annuelles », témoigne Thierry Baril, DRH du groupe Airbus. Les RH deviennent ainsi des « business players » et non plus des « business partners ». Elles doivent susciter la transformation dans l’entreprise et plus seulement l’accompagner. Pour Laurent Choain, le groupe Mazars est devenu un groupe international car il a su se différencier des leaders de son secteur par son organisation et ses RH en offrant un éco-système ad hoc à une « creative class » : des « têtes bien faites » créatives dans la mise en œuvre de nouvelles organisations et « passeurs » avec le monde extérieur.
De son côté, Annabel-Mauve Bonnefous, chercheuse à Toulouse Business School, souligne l’importance du comportement éthique pour que les salariés acceptent de suivre l’entreprise dans sa transformation et son développement. Elle pose deux conditions à cela : concilier les enjeux des collaborateurs et anticiper les conséquences en faisant primer la relation humaine sur la tâche à effectuer.
La confiance a été au cœur de la stratégie adoptée par Hervé Blanchard, DRH du groupe Latécoère lors de la mise en œuvre du plan de transformation 2020 du groupe aéronautique. Elle est aussi défendue par Benoît Serre, directeur général adjoint et DRH du Groupe Macif. « La tension sociale en période de transformation difficile n’est pas un outil de négociation satisfaisant », explique-t-il. D’où le choix fait par le groupe de n’obtenir que des signatures majoritaires pour finaliser ses 15 accords. Audrey Richard, ancienne DRH au sein de la SNCF, souligne également l’importance d’une démarche qui doit être collective et bienveillante mêlant organisations syndicales, managers et RH.
Si la RH accompagne les autres services et salariés dans la transformation, attention tout de même à ce qu’elle n’oublie pas ses propres équipes. En cas de dépressurisation, il faut d’abord mettre son propre masque à oxygène pour pouvoir respirer avant d’aider les autres, conclut une DRH toulousaine en reprenant une métaphore aéronautique.
Le Haut-commissariat à la transformation des compétences va évoluer et intégrer le ministère du Travail, annonce Estelle Sauvat, lors de l’université de l’ANDRH. Elle assurait la fonction de haut-commissaire depuis fin 2017. Elle ne devrait pas être remplacée. Ce changement intervient alors que le PIC (plan d’investissement dans les compétences) entre dans une phase de déploiement opérationnel, tout comme l’application dédiée au CPF (compte personnel de formation).
L’ancienne directrice générale de Sodie (2011-2017), cabinet conseil en ingénierie RH, et cofondatrice de la start-up YesWeCode, est chargée d’une nouvelle mission sur les stratégies européennes des compétences au sein du ministère du Travail. « Le cadre financier de l’agenda skills de l’Union européenne se joue maintenant », déclare Estelle Sauvat.
