La formation continue, les salariés français la plébiscitent… tout en reconnaissant leur difficulté à y accéder. C’est ce que décrit une étude BVA réalisée pour l’éditeur de logiciels de gestion RH Salesforce et publiée en juin 2018. Interrogés sur leur évolution professionnelle, les sondés sont 62 % à se dire motivés. Mais ils sont presque autant (64 %) à avouer leur solitude face aux changements du monde du travail. Ils sont 50 % à se dire motivés à changer d’entreprise, voire de métier (48 %) ou de secteur d’activité (46 %). Problème : ils sont dans le même temps 89 % à estimer qu’un tel virage à 180° dans leur carrière est difficile à envisager après 45 ans… voire avant pour 41 % !, comme si la reconversion était bien… pour les autres.

Le « redémarrage à zéro » est peu valorisé en France, estiment les sondés. Autre critique récurrente : la formation va trop souvent à ceux qui sont déjà les mieux formés.

Et dans ce contexte, la réforme actuellement en débat au Parlement, inquiète. Notamment la disparition du congé individuel de formation (Cif) remplacé par un « CPF de transition » aux contours encore flous, mais déjà accusé de favoriser les employeurs. Quant au financement du CPF, il est jugé insuffisant : « C’est un coup d’épée dans l’eau. Les cotisations obligatoires des grandes entreprises auraient dû être relevées ! », assène un répondant. Globalement, les salariés reprochent à leurs employeurs de ne pas s’impliquer suffisamment dans le domaine de la formation. 75 % des sondés avouent ne compter que sur eux-mêmes.