Encore un livre sur l’impact de la révolution technologique, vu cette fois par Alex Ross, ancien conseiller en innovation de Barak Obama. Dans ce tour du monde, il étudie les dernières avancées (robotisation, mégadonnées, crypto-monnaie). C’est peu dire qu’il croit à un futur big bang : outre la robotisation, « l’économie mondiale subira une révolution stimulée par l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique qui pourrait avoir une incidence sur la main-d’œuvre aussi forte que les révolutions agricoles, industrielles ou numériques qui l’ont précédée », affirme l’auteur en préambule. Avec un côté à la fois juge et partie (Alex Ross conseille les entreprises et les investisseurs dans ces marchés), ses prévisions alarmantes sont à prendre avec recul. On est glacé d’effroi lorsqu’il explique que Taiwan commence à fabriquer des robots d’usine deux fois moins chers, ce qui « les rendra plus compétitifs, même par rapport aux ouvriers les moins bien payés ». Ou qu’il estime que la prochaine génération de Blockchain pourrait supprimer « de nombreux intermédiaires », à commencer par les notaires. L’auteur est dubitatif sur les promesses du big data. Aux DRH, il envoie ce message : « Les algorithmes renforcent les discriminations et les préjugés. » Le livre est érudit et Alex Ross se montre soucieux des inégalités sociales. De la taxation des robots à la place des femmes dans ces futures industries, ces enjeux sont brillamment éclairés.