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Sur le terrain

Formation : Orange à l’école des femmes

Sur le terrain | publié le : 11.06.2018 | Lys Zohin

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Formation : Orange à l’école des femmes

Crédit photo Lys Zohin

Depuis 2012, dans le cadre de sa politique RH sur l’égalité professionnelle, la société de télécommunications forme des femmes, souvent éloignées de l’emploi, à ses métiers techniques.

Des femmes qui montent aux poteaux téléphoniques pour résoudre une panne, qui soudent des câbles dans des armoires de branchements, qui oscillent sur des nacelles dans les airs : l’image est rare, mais pourrait l’être de moins en moins grâce à la politique qu’Orange a lancée depuis 2012. « Alors que la moyenne chez Orange est de 36 % de femmes dans nos équipes, avec des proportions égales dans les fonctions support et clients, le chiffre tombe en revanche à 15 % dans les métiers réseau », relève Line Pélissier, directrice de la diversité du groupe Orange. Mais comment attirer des femmes vers des métiers majoritairement perçus comme « des métiers d’hommes » ? D’autant que les femmes sont, de surcroît, tout aussi peu nombreuses dans les filières menant à ces postes techniques dans les communications et le numérique. Bref, non seulement il faut féminiser certains métiers, mais en plus, créer un vivier, puisqu’il n’existe pas.

Pas de prérequis

C’est l’ambition que s’est donnée Orange avec la création, pour l’année scolaire 2012-2013, de la première formation diplômante d’un an en alternance dans ses métiers de techniciens. Ou plutôt de techniciennes, puisque l’école est réservée aux femmes… « La première année, nous avons testé le concept en commençant petit, avec huit femmes formées en Ile-de-France », poursuit la spécialiste de la diversité. Grâce à des partenaires, Pôle emploi et autres, la société a accueilli des candidates, souvent éloignées de l’emploi, et sélectionnées par leurs soins. « Nous n’avons pas fixé de prérequis, puisque de toute façon les connaissances techniques n’existaient pas. Nous avons mis l’accent sur l’appétence vis-à-vis des nouvelles technologies, les capacités d’apprentissage, la motivation et le contact humain en pensant à la relation client lorsque les techniciens/techniciennes opèrent dans les entreprises ou chez les particuliers », explique Line Pélissier.

Et cela a marché ! Depuis le lancement de l’initiative, Orange a formé en alternance quelque 436 femmes, dont certaines sont encore en cours actuellement. Sur cette année scolaire, ce sont 18 promotions, à travers toute la France (y compris la Caraïbe, avec des formations en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane), qui sont en alternance. La plupart des candidates sélectionnées réussissent la formation et obtiennent leur diplôme. Dans la foulée, Orange en embauche au moins 80 %. Les autres trouvent des postes ailleurs « et c’est bien comme cela. Notre mission est d’accroître la féminisation de nos métiers, rappelle Line Pélissier, si nous l’améliorons sur l’ensemble de l’industrie, alors c’est notre contribution au secteur ».

Féminiser d’autres métiers

Satisfaite de cette première initiative et de ses résultats, Line Pélissier indique qu’Orange entend désormais diversifier son offre de formation en la déployant sur d’autres métiers, tel que celui de chargé d’affaires, mais avec la même philosophie. D’autant que la spécialiste RH note que le premier dispositif a été gagnant-gagnant à plus d’un titre. Au-delà d’offrir la possibilité à des femmes d’être autonomes financièrement et de se réaliser dans l’emploi tout en contribuant à une meilleure égalité femmes/hommes dans le secteur, l’initiative de formation de techniciennes prise par Orange a eu d’autres effets, plus indirects, mais tout aussi positifs, pour l’entreprise. « Ces actions très concrètes ont changé notre manière d’aborder la féminisation, indique ainsi Line Pélissier. En outre, nous nous sommes aperçus d’une évolution de nos pratiques de recrutement en général. Nous ne nous concentrons plus uniquement sur les compétences techniques, nous recherchons d’autres choses. » « Et puis, ajoute-t-elle, il ne faut pas oublier l’ancrage territorial. À chaque fois qu’une promotion sort, il y a un bel article dans la presse locale ! »

Auteur

  • Lys Zohin