« Voyons les choses en face : le travail est en train de disparaître. Nous sommes remplaçables et on n’arrête pas le progrès de la robotisation. La question est donc : pourquoi continuons-nous à mettre le travail au centre de notre vie ? » Dans ce manifeste incisif, James Livingston, professeur d’histoire dans le New Jersey, s’en prend à l’aveuglement des politiques américaines qui, « à droite comme à gauche, continuent d’invoquer le plein-emploi, comme si avoir un job, aussi dangereux et humiliant soit-il, était une bonne chose ». L’auteur, qui prône l’instauration d’un revenu universel aux États-Unis, livre une leçon d’histoire politique et économique sur ce qui a bloqué ce projet né dans les années Nixon. À partir de « la sublimation du travail » de Freud, James Livingston évoque aussi nos ambivalences face au travail et à l’oisiveté. Le livre est bien sûr militant, critique envers le capitalisme financier. Mais c’est aussi un portrait saisissant d’une Amérique des petits boulots, à la très faible protection sociale.