La possibilité d’importer des produits étrangers et de délocaliser expose des pans de l’industrie à la concurrence internationale. Mais les délocalisations industrielles ne concerneraient chaque année que 3 % des suppressions d’emplois, relate la note « Parcours de travailleurs dans une économie mondialisée », publiée par la Fabrique de l’industrie le 29 mai 2018. Les salariés de l’industrie sont moins exposés aux licenciements économiques que le secteur « abrité », qui englobe notamment le bâtiment et la restauration. D’un autre côté, lorsqu’un licenciement survient dans l’industrie, les perspectives sont plus limitées car les créations d’emplois y sont plus faibles et les ouvriers spécialisés peinent à transférer leurs compétences. Une dimension géographique s’ajoute à ces phénomènes : quand un site ferme, le marché du travail local se trouve déséquilibré. L’année du retour à l’emploi, « le manque à gagner pour les salariés licenciés de l’industrie s’élève à 20 % » du revenu annuel net contre 12 % pour les salariés du secteur abrité. D’autant que pour retrouver un emploi, les travailleurs licenciés du secteur manufacturier « sont plus souvent amenés à changer d’activité » (57 % contre 36 % pour ceux du secteur abrité) et de métier (49 % contre 37 %). En cas de reconversion, les travailleurs de l’industrie subissent une baisse de revenu plus importante dans leur nouvel emploi (-35 % contre -26 % pour ceux du secteur abrité). Des compensations financières et un renforcement de la formation continue pour ces salariés répondraient en partie à leurs difficultés.