Une personne sur dix change de logement chaque année. Le travail peut motiver un déménagement : quand la croissance de l’emploi augmente de 1 % dans une zone d’emploi, le taux de migration net y augmente de 0,276 %, selon l’étude « Mobilité géographique et emploi : une analyse spatiale », du Centre d’études de l’emploi et du travail (CEE). Non seulement la population « suit » l’emploi, mais les entreprises « suivent » la main-d’œuvre : si le taux de migration net progresse de 1 %, l’emploi s’accroît de 1,064 %. Malgré tout, les choix des ménages ne se réduisent pas à l’emploi, car ils recherchent également des paysages de qualité. Les zones d’emploi dynamiques du Nord-Est sont moins attractives que le pourtour méditerranéen. La population s’éloigne également dans l’espace périurbain à faible densité, alors que les entreprises préfèrent les zones denses. « Si les stratégies résidentielles s’émancipent des contraintes liées à l’emploi, le risque d’une inadéquation grandissante entre la localisation de l’offre et de la demande de travail est à prévoir », ce qui nécessiterait une intervention des pouvoirs publics.