Le réseau professionnel international de femmes PWN s’est associé la chaire Open Leadership Diversité et inclusion, de l’Edhec, pour mener une étude sur les perceptions de ce qu’est un bon leader et offrir des pistes d’évolution.
Autorité et prise de risques, écoute et sincérité… Autant de qualités qui reviennent lorsqu’on décrit les caractéristiques d’un bon leader. À la différence près que les premières arrivent très largement en tête, et sont majoritairement attribuées aux hommes, les deuxièmes étant l’apanage des femmes… Il s’agit donc, si l’on veut atteindre un plus haut niveau de diversité et d’inclusion, de changer d’abord la perception de ce qu’est un bon leader, selon le Professional Women Network. Le PWN, qui réunit des femmes cadres, à travers le monde, s’est associé la chaire Open Leadership Diversité et inclusion, de l’Edhec, pour mener, auprès de 767 participants (des hommes et des femmes, un peu plus nombreuses) dans plus de 200 entreprises, une étude sur ces perceptions. Avec des résultats, qui confirment ceux d’autres enquêtes menées auparavant. Le PWN a cependant voulu également offrir des pistes pour une évolution, dévoilées à l’occasion d’une conférence de presse.
« Il faut bousculer les représentations et les attributs du leadership pour que les choses changent », souligne ainsi Hager Jemel-Fornetty, professeure à l’Edhec et directrice du programme Open Leadership. Pour installer, dès le plus jeune âge et au sein de la société tout entière, une vision moins « archaïque » du leadership. Et chacun, responsables RH en tête, a un rôle à jouer. « Les RH doivent revoir leurs processus, précise Corinne Hirsch, vice-présidente du PWN Paris, et dirigeante du cabinet de conseil Aequiso. Si, pour faire évoluer les collaborateurs, par exemple, la recherche ne se focalise que sur les talents de 35 ans, il y a moins de chance que des femmes, souvent jeunes mamans, soient repérées. »
Au-delà des initiatives internes, le changement en matière de leadership pourrait aussi venir de l’extérieur. En effet, entre mondialisation et révolution numérique, « le travail d’un manager a radicalement changé, ainsi que les qualités requises », fait valoir Laurent Depond, directeur général du cabinet Valeurs et Développement. Si avant, l’idée était « combien de divisions », place aujourd’hui à la gestion de projets, en horizontal et à travers la planète. « Dans ces conditions, les qualités de fédérateur et d’entraîneur, en d’autres termes, de leader, revêtent une importance capitale, plus forte que l’autorité, par exemple », poursuit-il. L’occasion rêvée pour mettre en avant de nouveaux profils, y compris d’hommes, qui auraient été eux aussi délaissés auparavant…