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Insertion : La maison pour rebondir, un atout pour l’emploi

Sur le terrain | publié le : 28.05.2018 | Sophie Massieu

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Insertion : La maison pour rebondir, un atout pour l’emploi

Crédit photo Sophie Massieu

Sur le territoire bordelais, où la société Suez est très implantée, elle a créé en 2012 une structure d’accompagnement individualisé pour favoriser le retour à l’emploi de personnes qui en sont éloignées et pour diversifier ses recrutements. Le groupe va maintenant implanter des Maisons pour rebondir dans d’autres régions.

Àprès de 50 ans, en raison de problèmes de santé qui lui valent même d’être reconnue travailleuse handicapée, Antoinette Bagur doit se reconvertir. Prête à reprendre des études, elle fait preuve d’une grande motivation dans sa volonté de trouver sa nouvelle voie. Elle étudie les offres réservées aux personnes handicapées que lui présente Cap emploi, l’opérateur d’insertion spécialisé. Elle y découvre la Maison pour rebondir, créée en 2012 à Bordeaux par le groupe Suez. Un suivi personnalisé lui est prodigué, et la voilà aujourd’hui en alternance au sein du pôle Eaux du groupe pour devenir gestionnaire administrative. « J’ai reçu un accompagnement qualitatif, j’ai repris confiance en moi », résume-t-elle.

L’histoire d’Antoinette illustre l’objectif premier que s’est assigné la Maison pour rebondir : « Faire tomber le mur de verre entre le monde social, les acteurs de l’emploi et de l’insertion, et celui des grandes entreprises comme la nôtre », explique Benoît Bonello, directeur de l’innovation sociale et du programme Maison pour rebondir du groupe Suez.

Postes réservés

En interne, l’entreprise y gagne le recrutement de profils plus diversifiés que ceux que lui apportent les procédés de recrutement classiques. Et elle entend aussi par ce biais augmenter son impact sur l’emploi du territoire où elle exerce son activité. La région de Bordeaux pour installer cette première maison résulte d’ailleurs de la forte implantation locale de Suez et de partenariats déjà anciens avec les acteurs de l’insertion sur le territoire. « Ce programme nous permet de nous montrer plus inclusifs », détaille Benoît Bonello. Il évoque aussi une « valeur sociale ajoutée » qui peut devenir un argument dans la négociation avec les collectivités locales clientes, forcément préoccupées par les enjeux liés à l’emploi sur leur territoire.

Concrètement, ce programme a consisté pour Suez à réserver des postes à des personnes en insertion, et à former les acteurs locaux de l’emploi et de l’accompagnement pour qu’ils connaissent ses métiers récurrents et puissent lui adresser des profils adéquats. Conducteurs de poids lourds ou agents de tri pour les centres de déchets, agents d’assainissement ou d’entretien des canalisations, conseillers clientèle à distance… Voilà quelques-uns des métiers non délocalisables offerts à ces candidats. Des fonctions dont Benoît Bonello précise qu’elles ne sont pas particulièrement en tension.

Sur le plan des ressources humaines, une équipe pluridisciplinaire de sept personnes, dont six ne sont pas issues du groupe Suez, a été recrutée pour faire vivre la Maison pour rebondir.

Outre cette politique inclusive de l’emploi, elle propose à un public identique, qui lui est aussi adressé par les mêmes acteurs de l’emploi, et qui souhaite créer sa propre entreprise, un accompagnement tout aussi individualisé.

Un programme bientôt présent dans d’autres régions

Enfin, dernier volet de son action, plus récent, l’engagement dans l’économie circulaire, en partenariat avec des structures locales du secteur de l’économie sociale et solidaire. À l’image de l’association Les détritivores, qui collecte des déchets alimentaires. Le groupe Suez l’a invitée à s’intéresser aux huiles alimentaires, qu’elle lui rachète et transforme en biodiesel à destination de clients industriels.

Suez estime que le bilan de cette Maison pour rebondir est positif. En cinq ans, 140 personnes passées par la structure ont été recrutées par le groupe et 50 entreprises ont été créées par les porteurs de projet qu’elle a suivis. Le groupe entend démultiplier ce programme et, d’ici à 2021, couvrir l’ensemble des régions stratégiques pour Suez. « Bordeaux est le laboratoire d’innovation sociale de Suez, souligne Benoît Bonello. Mais nous voulons industrialiser ce système, qui a fait ses preuves. Sans doute, le programme Maison pour rebondir n’aura-t-il pas partout la même forme mais la philosophie sera identique. »

Auteur

  • Sophie Massieu