Alors que le conseil d’administration d’Amazon avait rejeté, il y a peu, une proposition émanant d’un actionnaire lui demandant de s’engager à inclure des femmes et des minorités (notamment des Hispaniques) parmi les candidats aux postes d’administrateurs, le géant du commerce en ligne a fini par faire machine à arrière. Sous la pression, cela dit. De fait, le rejet, de la part du conseil d’administration, justifié par le fait qu’Amazon « avait mieux à faire en matière d’utilisation de son temps et de ses ressources » que de tenter d’inclure des femmes et des Hispaniques parmi les candidats, a créé la stupeur, en particulier parmi certains élus, noirs ou hispaniques, au Congrès américain. Ceux-ci ont prestement réagi, enjoignant la société de revoir ses positions. Ce qu’elle a fait. Désormais, Amazon s’engage non pas à inclure des administratrices ou des Hispaniques dans son conseil d’administration mais à les accueillir en entretien pour ce type de poste…

Si Amazon se vante – à tort – d’afficher un conseil « diversifié », alors qu’il comporte sept hommes et trois femmes seulement, tous blancs, la société dit désormais être consciente du fait que « la diversité est bonne pour les affaires et nos clients »… Dans sa lettre à Amazon, l’association des Hispaniques au Congrès américain a notamment souligné que sur 105 hauts dirigeants de l’entreprise, seul un était Hispanique, de même de 5 % seulement des managers. En revanche, les États-Unis comptent environ 55 millions d’Hispaniques, soit plus de 17 % de la population totale (et la plus grande minorité du pays). Bref, Amazon doit améliorer sa performance dans ce domaine, ont insisté les élus, déclarant par ailleurs que la règle mise en place (celle de s’engager à interviewer des candidats de la diversité) devait être un minimum et en aucun cas l’objectif final.