logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’actualité

Numérique : La région Grand Est face à la pénurie de compétences

L’actualité | publié le : 14.05.2018 | Benjamin D’Alguerre

Grand Est recherche compétences informatiques désespérément. Si le secteur numérique des trois ex-régions Champagne-Ardenne, Lorraine et Alsace connaît une nette expansion (65 % des entreprises indiquent avoir enregistré une croissance de leur chiffre d’affaires depuis 2013), celle-ci pourrait se fracasser contre le mur du déficit de compétences nécessaires pour répondre aux besoins. C’est ce que révèle une enquête menée par l’Oref Grand Est (Observatoire régional de l’emploi et de la formation) réalisée pour le Coparef (Comité paritaire régional de l’emploi et de la formation) auprès de 1 200 entreprises digitales de la région.

Selon les remontées du terrain, 1 300 emplois pourraient être créés dans le digital d’ici 2021 notamment dans le domaine du cloud computing, des objets connectés ou de la technologie blockchain. Problème : les compétences locales sont d’autant moins au rendez-vous que les profils recherchés (essentiellement des développeurs et des chefs de projet, à bac + 5) sont rares, faute de formation initiale adaptée (selon 48 % des chefs d’entreprises) ou d’expérience suffisante des candidats (45 %).

Absence de culture de la formation

À quoi s’ajoute une faible attractivité de la région pour les hauts profils venus d’ailleurs (à l’exception de l’Alsace) et surtout, une absence de culture de la formation continue dans les entreprises numériques du Grand Est de nature à faire évoluer les compétences de leurs salariés déjà en poste. Ainsi, 41 % des établissements avouent ne jamais recourir à la formation professionnelle. Cette proportion monte à 53 % pour ceux de moins de cinq salariés. Causes avancées pour expliquer ce faible recours : manque de temps (59 %), connaissance insuffisante des dispositifs (30 %), méconnaissance de l’offre locale (23 %). Illustration pratique de ce dernier cas : 79 % des entreprises faisant appel à un prestataire de formation vont le chercher hors de la région.

Quant au CPF, il reste encore inconnu de 75 % des salariés des établissements sondés qui indiquent ne jamais l’avoir utilisé (88 % dans les TPE de moins de cinq salariés), même si 53 % des employeurs les encouragent à le faire. Une situation dont la mise en place du plan d’investissement compétences (PIC) dont la convention d’amorçage, assortie d’une enveloppe de 57 millions d’euros, a été signée par la région et l’État le 29 mars dernier, devra tenir compte.

Auteur

  • Benjamin D’Alguerre