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États-Unis : Comment Salesforce s’est attaqué à l’écart salarial

L’actualité | publié le : 14.05.2018 | L. Z.

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États-Unis : Comment Salesforce s’est attaqué à l’écart salarial

Crédit photo L. Z.

« Impossible, ce n’est pas notre culture ! » Marc Benioff, le patron de la société informatique américaine Salesforce, n’arrivait pas à y croire lorsqu’en 2015, Cindy Robbins, la DRH, lui confiait ses craintes de disparités salariales existantes dans l’entreprise. Pour en avoir le cœur net, Marc Benioff engage quelques mois plus tard son premier audit concernant la rémunération de ses 17 000 salariés. Et résultat, il y avait bien disparité ! Et dans toutes les unités, au sein de chaque département, à travers toutes les régions géographiques… Une vraie catastrophe pour ce patron philanthrope et dont le succès est précisément fondé sur une philosophie de l’égalité.

Comment expliquer ce constat ? En fait, analyse la DRH, alors même que le salaire d’embauche avait été identique, le fossé tend à apparaître puis à s’accroître à mesure que les salariés et les salariées gravissent les échelons dans la société. De fait, le phénomène est connu : craignant d’être considérées comme « agressives », puisque les études montrent que c’est bien la perception, les femmes qui sont promues hésitent à demander une augmentation, tandis que d’autres rechignent même à demander une promotion… Dans le sillage de l’audit, Salesforce a ajusté les salaires de 30 000 personnes, soit 6 % de la masse salariale, le tout représentant une enveloppe de 3 millions de dollars.

Un an plus tard, même audit, même problème… Salesforce repère un écart pour 11 % des salariés, et consent de nouveau une enveloppe de 3 millions de dollars pour redresser la situation, due à l’acquisition de plusieurs sociétés (et à l’importation en conséquence de leurs mauvaises pratiques en matière d’égalité salariale).

Le secteur tech reste inégalitaire

Cette prise de conscience et cette réaction exemplaire de la part de l’entreprise – qui par ailleurs a été couronnée « meilleure société dans laquelle travailler » par le magazine Fortune en 2018 – ne doivent pas faire oublier la situation dans le secteur de la tech et dans la Silicon Valley en général. Selon plusieurs études, les femmes y sont payées 5 % à 25 % de moins que leurs homologues masculins. Pis, à l’inverse de Marc Benioff, nombre de Pdg refusent de voir la réalité en face. Pourtant, admoneste Marc Benioff, toutes les entreprises de la Valley ont les outils, les données, les plateformes d’intelligence artificielle pour éliminer, régulièrement, les disparités salariales.

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  • L. Z.