logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’actualité

États-Unis : Starbucks tente de limiter les biais inconscients

L’actualité | publié le : 07.05.2018 | L. Z.

Image

États-Unis : Starbucks tente de limiter les biais inconscients

Crédit photo L. Z.

La chaîne de cafés a été prise dans une controverse après l’arrestation de deux Afro-Américains dans l’un de ses établissements à Philadelphie.

Plus de 8 000 boutiques fermées pendant une journée, le 29 mai 2018, et plus de 175 000 salariés sensibilisés. Si Starbucks a accepté de se passer d’une journée de revenus, ce n’est pas par hasard. C’est parce qu’il y avait urgence à agir pour redorer l’image de l’entreprise. Et frapper fort. De fait, l’arrestation, début avril, de deux Afro-Américains par la police dans un Starbucks de Philadelphie avait suscité l’indignation générale, assortie de manifestations antiracisme devant des cafés, elles-mêmes suivies d’excuses publiques de la part du président de la chaîne. Officiellement, le tort de ces deux Afro-Américains avait été d’attendre un ami sur place avant de consommer…

La société a donc décidé de dispenser une formation concernant les biais inconscients à tous ses employés aux États-Unis. De Google à Coca-Cola, nombre de sociétés américaines ont organisé de tels séminaires de formation ces dernières années.

Reste à savoir si cela va marcher. « Les professeurs spécialisés qui étudient ces sujets indiquent que la formation peut limiter les biais inconscients », relève le New York Times dans un article. Même si les preuves sont minces et que les formations doivent avoir lieu dans la durée, les expériences, en particulier avec des professeurs d’école de Californie qui avaient tendance à exclure de leurs cours des élèves noirs, ou des policiers qui arrêtaient plus volontiers des Hispaniques ou des Afro-Américains, semblent montrer que si l’on conscientise les acteurs, ces derniers sont moins enclins à réagir automatiquement et à appliquer des a priori. Certaines formations emploient même des robots très ressemblants, relate le quotidien américain, pour mettre en pratique des relations humaines et faire en sorte que les gens se sentent moins stressés lors de vraies rencontres et, en conséquence, aient moins le réflexe de s’appuyer sur leurs préjugés pour agir.

Un effet positif de courte durée

Il n’en reste pas moins qu’une journée, c’est bien court, et que selon certaines recherches, l’effet positif de telles formations ne dure que… 48 heures, avant que les individus ne retournent à leurs anciens a priori. Pis, certaines études, dont l’une publiée par la Harvard Business Review, laissent penser que ce genre de formation peut avoir un effet boomerang désastreux. « Si les ressources humaines enferment des managers dans une salle pour une formation à la diversité alors qu’ils n’en voient pas l’utilité, ils ont tendance à se rebiffer et à encore moins embaucher de personnes issues de la diversité ensuite », résume à cet égard un autre article, paru dans le site Web The Daily Beast.

Auteur

  • L. Z.