logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

QVT : Le télétravail décolle à l’Aéroport de Toulouse-Blagnac

Sur le terrain | publié le : 30.04.2018 | Corinne Dillenseger

Image

QVT : Le télétravail décolle à l’Aéroport de Toulouse-Blagnac

Crédit photo Corinne Dillenseger

Le cinquième aéroport de France déploie avec succès son accord d’entreprise sur le télétravail après une phase d’expérimentation de deux ans. À terme, une centaine de salariés pourrait être concernée par ce dispositif.

Depuis près d’un an, 35 salariés de l’Aéroport de Toulouse-Blagnac dont une majorité de cadres travaillent de chez eux, une fois par semaine ou un jour tous les quinze jours. Cette possibilité fait suite à un accord sur le télétravail conclu le 15 juin 2017 et pour cinq ans, entre la direction et les quatre organisations syndicales représentatives (CFDT, CFE-CGC, CGT et Unsa Aéroport). Le texte prévoit que les salariés volontaires en CDI avec au moins deux ans d’ancienneté peuvent prétendre à une journée par semaine de télétravail – ou un jour tous les quinze jours ou deux jours accolés par mois – (sauf les mercredis et les mois de juillet et août), et ceci pendant deux ans renouvelables. « Un peu plus d’une centaine de salariés sur 300 sont éligibles au télétravail, indique Christine Courade, directrice des ressources humaines. En sont exclus ceux qui occupent des fonctions opérationnelles/postées ou en lien direct avec le public comme les agents d’accueil, les agents de poste de contrôle et de régulation, les techniciens de maintenance, les gestionnaires des parcs autos… »

À l’Aéroport de Toulouse-Blagnac, le télétravail est un sujet récurrent depuis 2012. « Hormis l’été, le trafic routier est très dense, les temps de parcours des salariés sont importants. Ils perdent souvent plus d’une heure dans les bouchons. Le télétravail est une bonne solution pour alléger la fatigue, améliorer la productivité et aussi diminuer le nombre de véhicules présents sur les accès les plus engorgés », souligne Christine Courade. Inscrite dans l’engagement RSE de l’entreprise, l’idée d’une expérimentation auprès de salariés volontaires a pris forme lors d’un travail préparatoire piloté par le groupe “Bien-être et santé au travail”. « En testant d’abord la démarche, nous voulions lever les doutes, en particulier ceux des managers. Certains craignaient que leurs collaborateurs profitent du télétravail pour se reposer, d’autres qu’il serait compliqué de fonctionner avec eux à distance… »

Des retours positifs

Ils ne seront finalement que dix salariés à vouloir expérimenter le dispositif lancé le 1er janvier 2015. L’entreprise a mis à leur disposition un ordinateur et un téléphone portables, leur a fourni l’accès aux différents applicatifs informatiques (intranet) et pris en charge l’abonnement Internet. Des rencontres entre télétravailleurs, managers et DRH et des questionnaires de satisfaction ont rythmé les deux ans d’expérimentation. Une évaluation globale a clôturé la démarche. « En dehors de quelques problèmes techniques au démarrage, les dix télétravailleurs ainsi que leurs managers étaient tous satisfaits du dispositif et convaincus de son efficacité. Nous avons donc décidé de conclure un accord définitif sur ce sujet en juin 2017, unanimement salué par les syndicats », commente Christine Courade.

Un changement culturel à confirmer

Patrick Gaudicheau, représentant CFDT, majoritaire dans l’entreprise, et secrétaire général du CHSCT (comité hygiène, sécurité et conditions de travail) a fait partie des dix candidats testeurs. Il a aussi suivi la mise en place technique de la démarche en sa qualité de chef de projets informatique. « Pendant l’expérimentation, j’ai demandé à télétravailler un jour toutes les deux semaines. Ce jour a souvent été annulé à cause des réunions tombant au même moment et qui nécessitaient ma présence. Depuis l’accord, ce jour peut être reporté. C’est mieux, néanmoins je préfèrerais travailler chez moi un jour par semaine. Ma hiérarchie est contre, preuve que ce n’est pas encore tout à fait entré dans les mœurs. » À noter qu’à ce jour, aucun des sept directeurs opérationnels de l’aéroport de Toulouse-Blagnac ne pratique le télétravail, même pas la DRH Christine Courade, pourtant très motrice sur le sujet. « J’aime bien limiter les espaces », se défend-elle tout en signalant avoir accepté que trois de ses collaborateurs franchissent le pas.

Auteur

  • Corinne Dillenseger