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Compétences : « Sortir du capharnaüm des labels et certifications »

L’actualité | publié le : 30.04.2018 | Benjamin d’Alguerre

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Compétences : « Sortir du capharnaüm des labels et certifications »

Crédit photo Benjamin d’Alguerre

Les Chambres syndicales des formateurs-consultants (CSFC) cherchent leur place dans l’écosystème qui naîtra de la réforme présentée en Conseil des ministres le 27 avril. Jacques Faubert, président du syndicat, mise sur une évolution de la profession vers « l’accompagnement des compétences ».

Le plan de formation des entreprises va disparaître au profit d’un « plan d’adaptation et de développement des compétences » sans financement dédié. Qu’en pensez-vous ?

La disparition de l’obligation stricte de dépense des entreprises pose problème alors que l’adaptation des compétences des salariés s’impose encore aux employeurs. Que feront les entreprises en l’absence de toute stimulation vers l’investissement formation ? Certes, le futur plan devra être coconstruit entre les IRP et les directions, mais tous les acteurs ne sont pas prêts à changer leurs habitudes et à monter en exigences. La transformation des entreprises et des métiers aura du mal à avancer, sauf dans les grands groupes habitués à dépenser pour la formation. Comment accompagner les structures dans ces conditions ? J’espère que les futurs opérateurs de compétences – ex-Opca – sauront stimuler le système. C’est un enjeu pour les PME-TPE, comme pour nous.

En quoi l’évolution du CEP prévue dans le projet de loi vous semble-t-elle insuffisante ?

Pour que la réforme fonctionne, le CEP doit aller plus loin que la simple amélioration apportée par sa loi par rapport à l’ANI de février 2017. Le CEP, qui pour l’instant ne concerne que les chômeurs, doit être étendu aux salariés et aux managers. Il est clair que les cinq opérateurs actuels – Pôle emploi, missions locales, Apec, Opca-Opacif, Cap emploi – n’y suffiront pas. Les futurs appels d’offres qui permettront de mobiliser davantage de prestataires doivent ouvrir le champ de l’accompagnement du développement des compétences à différents types d’acteurs, dont les consultants indépendants.

La réforme de la certification des organismes de formation va-t-elle dans le bon sens ?

Nous nous félicitons du rôle clé accordé au Cofrac* pour valider les certificateurs des organismes de formation qui bénéficieront de fonds publics. Mais ce ne sera pas suffisant : il va falloir sortir du capharnaüm des 60 labels reconnus et faire à la fois moins et mieux qu’aujourd’hui, sans doute en s’appuyant plus sur les travaux de l’Afnor. La certification ne se résume pas à une simple reconnaissance de conformité : elle doit s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue des prestataires. France Compétences devra se montrer ambitieuse, en ne se contentant pas d’être l’agrégat des instances antérieures – Cnefop, Copanef, FPSPP… – qui la composeront et en posant d’emblée la question de l’évaluation.

Le chiffre
5 405

réclamations pour discrimination ont été enregistrées en 2017 par le Défenseur des droits (+ 3,9 % par rapport à 2016), dont 21,8 % liées au handicap et 17,6 % à l’origine ; 30,2 % concernent l’emploi privé et 22,3 % l’emploi public.

Rapport annuel du Défenseur des droits, 11 avril 2018.

* Comité français d’accréditation.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre