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Sur le terrain du numérique

SIRH : Le recrutement et la formation en tête des priorités

Sur le terrain du numérique | publié le : 02.04.2018 | Xavier Biseul

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SIRH : Le recrutement et la formation en tête des priorités

Crédit photo Xavier Biseul

Engagées dans de vastes plans de transformation numérique, les entreprises privilégient les modules de gestion des talents afin d’attirer les meilleurs profils et développer les compétences internes.

Longtemps considérés comme les parents pauvres de l’informatisation, les DRH auront rattrapé une partie de leur retard grâce à la transformation numérique en cours. Les entreprises ont compris que la révolution qu’elles traversent est moins technologique qu’organisationnelle. Pour ne pas se faire « uberiser », elles doivent changer leurs modes de management, s’ouvrir à l’open innovation et acculturer l’ensemble des salariés au digital.

Leurs performances reposant grandement sur la motivation et l’investissement de leurs collaborateurs, les entreprises sont prêtes à investir lourdement dans les solutions SIRH. Évalué à près de 2,6 milliards d’euros en 2017, le marché des solutions RH et des services associés devrait, selon le cabinet d’études Markess, progresser en France à un rythme annuel moyen de 7,1 % de 2017 à 2019.

Approche modulaire

Bien sûr, les solutions en mode SaaS connaissent une croissance plus soutenue (+ 18,1 %) que la moyenne du marché. Ce qui va dans le sens de l’histoire. Les SIRH monolithiques laissent progressivement la place à des plateformes modulaires où, dans une approche « best of breed », les entreprises choisissent les modules du marché répondant le plus à leurs besoins. Présent au salon Solutions Ressources Humaines qui s’est tenu du 20 au 22 mars à la Porte de Versailles à Paris, MonPortailRH propose ainsi une place de marché où les PME bâtissent leur SIRH en sélectionnant les briques de leur choix parmi une vingtaine d’éditeurs partenaires.

C’est aussi l’approche de Microsoft qui en lançant, il y a un an, Dynamics 365 for Talent a commencé par les modules d’intégration (onboarding) et d’identification des talents. Sa plateforme peut toutefois être complétée par des outils d’éditeurs tiers, comme la paie, via des interfaces de programmation (APIs). De même, grâce à ce type de connecteurs, Workday peut s’interfacer à d’autres solutions comme celles d’ADP qui est à la fois concurrent et partenaire de l’éditeur américain sur la gestion de la paie.

Un pari sensé puisque tous les modules ne connaissent pas le même engouement. Toujours selon l’étude de Markess, ce sont les solutions de gestion des talents qui bénéficient des plus fortes perspectives de croissance d’ici 2019 (+ 17,6 %). Engagées dans une guerre des talents, les entreprises doivent attirer les meilleurs profils et les fidéliser. Il s’agit donc d’optimiser leur sourcing ou leur marque employeur tout en faisant évoluer leurs compétences en interne par de nouvelles modalités pédagogiques (mobile learning, adaptive learning…).

Les apports de l’intelligence artificielle

Autre tendance observée à Solutions Ressources Humaines, l’innovation technologique arrive plus rapidement au sein des SIRH. Alors qu’il existait parfois un décalage de dix ans avec le reste du marché, le cycle d’adoption s’est réduit. L’intelligence artificielle et l’analytique qui font déjà leur preuve dans le domaine du marketing pour optimiser l’expérience client viennent là enrichir « l’expérience collaborateur ».

Dans le domaine par exemple du recrutement prédictif (Yatedo, AssessFirst), il s’agit de « prédire » la capacité d’une personne à réussir à un poste dans le contexte et la culture de l’entreprise. Ce qui passe par l’analyse de la personnalité et des leviers de motivations du postulant. En s’écartant du sacro-saint CV, cette approche permet de repêcher des candidats qui ne seraient pas sortis de la « bonne » école.

Spécialiste du recrutement par vidéo, Easyrecrue teste, lui, les apports de l’intelligence artificielle pour effectuer une première sélection des candidats en fonction de leur attitude ou de la qualité de leur expression. La start-up Monkey Tie applique, elle, le « matching » affinitaire à la mobilité interne. Sa solution Career Profiler prend notamment en compte les compétences comportementales du collaborateur pour lui proposer des évolutions de carrière auxquelles son seul CV ne le prédestinait pas.

Auteur

  • Xavier Biseul