Pour les entreprises, en temps normal, la promotion du covoiturage n’a déjà que des avantages ou presque. Qui ont été mis en avant lors des 3es Assises nationales des plans de mobilité (PDM), tenues en septembre dernier, à Grenoble. C’est un moyen « d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés », qui réalisent ainsi des économies, avaient affirmé les participants à ces assises. Tandis que « l’entreprise élargit son bassin d’emploi » et « réduit son besoin en stationnement », tout en soignant sa RSE. Les entreprises gagnent donc à inscrire dans leurs PDM des incitations, comme la mise en place d’une indemnité kilométrique covoiturage avantageuse. Mais pour être vraiment efficace comme solution de transport, « il est nécessaire d’atteindre une masse critique », observait Stéphanie Vincent, du cabinet Mobil Home. Cela ne peut être envisageable « que par une plateforme de mise en relation », conseillait l’experte en mobilité. En cas de grève à la SNCF, l’intérêt du covoiturage redouble. Et pour les start-up du secteur, c’est une véritable aubaine. Positionnée sur le covoiturage de courte distance, Karos a développé un service baptisé « Karos Entreprise ». Lors de la première journée d’action à la SNCF, jeudi 22 mars, la start-up a affirmé avoir presque doublé son activité. « La grève est finalement un formidable levier pour le développement du court-voiturage », s’est réjoui son président et cofondateur, Olivier Binet. « Car les usagers qui court-voiturent pour la première fois prennent conscience de tout l’intérêt de cette solution pour leur quotidien », a assuré le président de Karos. En Île-de-France, en moyenne, le trafic via des plateformes ne dépasserait pas les 800 covoitureurs par jour. Le 22 mars, il aurait plus que doublé, au-delà des 2 000, notamment grâce au soutien d’Île-de-France Mobilités. Ce sera encore le cas lors des 36 jours de grève à venir, l’ex-syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) offre aux Franciliens la gratuité du covoiturage. S’ils réservent sur Vianavigo, le site d’Ile-de-France Mobilités, les covoitureurs utilisant Karos, Klaxit, iDVROOM, BlaBlaLines, OuiHop, RoulezMalin.com, Citygoo ou Ecov, entre autres plateformes, seront remboursés, tandis que leurs passagers n’auront rien à débourser.