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Le fait de la semaine

Grèves à la SNCF : Que peuvent faire les entreprises en Île-de-France ?

Le fait de la semaine | publié le : 02.04.2018 | Hugo Lattard

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Grèves à la SNCF : Que peuvent faire les entreprises en Île-de-France ?

Crédit photo Hugo Lattard

Depuis le 1er janvier, les entreprises regroupant au moins 100 collaborateurs sur un même site ont l’obligation de réaliser un plan de mobilité (PDM) afin de trouver des solutions en matière de transport.

Le test valait aussi pour les entreprises et leurs collaborateurs, jeudi 22 mars. Lors de cette première journée de grève à la SNCF, il a fallu trouver des solutions de remplacement aux transports en commun pour se rendre au travail. Du moins en Île-de-France, essentiellement. Selon l’Insee, guère plus de 7,6 % des Français utilisent les transports en commun pour aller travailler. Mais c’est le cas de près de la moitié des Franciliens (43,2 %). Qui prennent le réseau transilien géré par la SNCF, pour ceux qui y résident ou dont le travail se trouve en banlieue. Or, dans les semaines à venir, prendre le train sera très compliqué. Pour s’opposer à la réforme du ferroviaire engagée par le gouvernement par ordonnances, les quatre syndicats de la SNCF – CGT, Unsa, Sud Rail, CFDT – ont appelé à 36 jours de grève disséminés jusqu’au 28 juin. Et le mouvement s’annonce musclé, les syndicats de cheminots étant particulièrement remontés contre la transformation de la SNCF en société anonyme, l’ouverture à la concurrence du trafic passager, et la fin du statut pour les nouveaux entrants.

Favoriser les mobilités partagées

Sauf à se rabattre sur sa voiture, et embouteiller les routes un peu plus, il s’agit donc de trouver des alternatives au train. Qui, pour certaines, peuvent être déjà prévues par les plans de mobilité (PDM) des entreprises. Anciennement appelés plan de déplacement d’entreprise (PDE), les PDM visent à répondre aux enjeux de mobilité. Non seulement les déplacements domicÎle-travail des salariés, mais aussi leurs déplacements professionnels, tout comme ceux des clients de l’entreprise, ses visiteurs, ses fournisseurs, ses prestataires, etc. Depuis le 1er janvier 2018, la réalisation d’un PDM est une obligation pour toute entreprise regroupant au moins 100 collaborateurs sur un même site, imposée par la loi de 2015 sur la transition énergétique. « Les PDM sont d’abord conçus pour favoriser les alternatives à l’autosolisme », rappelle la CCI Île-de-France à ce sujet. Il s’agit d’éviter le fait d’être seul au volant de sa voiture pour se déplacer. Avec l’objectif de réduire les émissions polluantes et le trafic routier. Un bon PDM comporte des « mesures incontournables », détaille la CCI. « Promouvoir les mobilités partagées », indique la Chambre de commerce et d’industrie dans son guide aux entreprises. Que ce soit en développant un service de covoiturage en interne, ou en promouvant les multiples plateformes existantes (voir plus loin). Ou encore, en proposant des véhicules en autopartage, ou en mettant en place une navette d’entreprise. Autre solution, « favoriser les mobilités actives », comme l’incitation au vélo via une indemnité kilométrique (IKV). Voire en s’équipant d’une flotte de vélos de service, ou en dotant l’entreprise d’un service d’entretien gratuit pour les salariés. Enfin, un autre moyen pour les entreprises de remédier à la congestion des transports est tout simplement « d’éviter les déplacements ou les différer ». En « autorisant deux jours de télétravail par semaine, permettant aux salariés les plus éloignés d’utiliser des tiers lieux, en privilégiant la visioconférence, ou encore en aménageant les horaires de travail pour éviter les heures de pointe », recommande le guide de la Fédération des acteurs des plans de mobilité (FAPM).

Des solutions multiples

Pour la réalisation des PDM et plus encore pour les plans de mobilité interentreprise (PDIM), les employeurs s’appuient sur les autorités organisatrices de la mobilité (AOM). Ce sont le plus souvent les communautés d’agglomération, ou les syndicats de transports urbains, comme Île-de-France Mobilités (ex-STIF). En Île-de-France, la région a aussi son rôle à jouer. Avant même l’annonce de grèves, « nous avons reçu plus de 200 entreprises pour travailler sur ces questions de mobilité », indique Stéphane Beaudet, vice-président (ex-LR) chargé des transports. « Pour avancer sur des solutions comme le télétravail, les tiers lieux, et un dernier sujet sur lequel on travaille avec les entreprises, c’est le lissage des heures de pointe », explique Stéphane Beaudet. « En Île-de-France, le télétravail à raison de deux jours par semaine est déjà développé. Le lissage des heures de pointe beaucoup moins », observe l’élu chargé des transports. Pour épargner à ses collaborateurs la galère des transports saturés, une entreprise gagnerait à ouvrir ses locaux plus tôt et les fermer plus tard. Pour convenir avec ses salariés d’horaires de travail décalés par rapport aux heures de pointe. En perdant moins de temps dans les transports, eux-mêmes ont à y gagner, veut croire l’élu. Tandis que la Région a aussi apporté son soutien au covoiturage les jours de grève, via Île-de-France Mobilités.

Auteur

  • Hugo Lattard