Technologie développée initialement pour transférer des bitcoins, cryptomonnaie qui permet de réaliser des transactions financières sans l’intermédiaire d’une banque et de manière sécurisée, la blockchain(1) est loin aujourd’hui de n’être que cela. « Cette utilisation première pour la cryptomonnaie a nécessité la création de technologies au potentiel énorme », constate François-Xavier Marquis, consultant spécialisé depuis trente ans en formation et numérique. Contacté début mars 2018 pour son expertise(2) par les créateurs de la plate-forme Connecty.io, spécialisée en économie de la connaissance, il a vite établi un lien entre ce potentiel de la blockchain et son application au dispositif de formation aux multiples acteurs. Et s’est associé à la jeune société, qui devrait proposer les premiers prototypes d’une blockchain formation en janvier 2019. « Mettre la technologie au service de l’intermédiation et de l’humain, est ce que permet la blockchain : il n’existe plus un seul organe centralisateur, mais des informations partagées et validées par ses utilisateurs », précise-t-il.

Le principe transposé pour la formation ? Réunir en un même lieu, dans un registre unique, toutes les informations sur les formations, leurs validations, les acquisitions de compétences d’un individu, et ce de manière horizontale, « pas en silo, ce qui permet de mettre à plat toutes les données, et d’offrir la possibilité d’interagir avec un ou plusieurs autres partenaires ». Par exemple, pour certifier ou valider un cycle de formation… L’un des grands avantages de la blockchain est de proposer une base de données datées, sécurisées par les partenaires partageant les informations. « C’est une garantie pour déployer la modularisation, l’individualisation et la formation tout au long de la vie, car chacun est capable de savoir, à chaque instant, de façon infalsifiable et sécurisée, où il en est dans son parcours. » Pour cela, « le module de formation et le bloc de compétences qui lui est lié, est l’élément unitaire du dispositif : chaque module comprendra notamment le contenu pédagogique, les prérequis, les compétences attendues, le coût… ». Ainsi muni de cette “carte d’identité” de ses compétences acquises, un salarié pourra se voir proposer des formations adaptées à ses besoins. Pour une entreprise, qui effectuerait un grand nombre de formations au profit de ses collaborateurs de façon interne, la blockchain est un moyen de valoriser les compétences acquises. Sur le plan légal, c’est aussi le moyen de certifier, vis-à-vis de l’État, qu’elle remplit ses obligations issues de la loi de 2014.

La blockchain formation fonctionnera avec plusieurs Smart Contracts (contrats dits « intelligents »), programmes autonomes qui exécutent automatiquement des transactions selon des conditions définies en amont par les partenaires.

Cela concerne, par exemple, les flux financiers entre les différents acteurs de la blockchain (principe de la cryptomonnaie), les modules de formation et les acquisitions de compétences. Chacun pourra disposer de l’historique de son patrimoine « formation/compétences », depuis l’école jusqu’à la retraite. L’adossement à une cryptomonnaie permettra d’effectuer de façon simultanée et sécurisée les actes de paiements lorsqu’ils sont nécessaires par échange de token (jeton, comparable à une unité de compte). L’adossement de la plateforme à un partenaire financier permettra d’assurer la convertibilité en euro.

La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle Par extension, une blockchain constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne.

Source : Blockchain France