Avec le dynamisme de l’activité, les tensions sur l’appareil de production se font jour et les difficultés de recrutement progressent. C’est un des cinq faits saillants mis en lumière lors des 3es Rendez-vous de Grenelle, pour faire le point sur le marché du travail, le 13 mars 2018. Fin 2017, la moitié des entreprises interrogées ont déclaré « rencontrer des barrières pour embaucher davantage », a indiqué à cette occasion Selma Mahfouz, directrice de la Dares. Et pour 32 % des employeurs, le manque de main-d’œuvre compétente disponible était la principale barrière. Ce chiffre pouvant être bien supérieur encore, dans certains secteurs, comme le BTP. Cette situation n’a rien de spécifique à la France. Et « les signes d’une pénurie de main-d’œuvre semblent se généraliser en Europe », observe la Dares. La pénurie est particulièrement vive en Allemagne, dans l’industrie. Ou encore au Royaume-Uni. Dès lors, il y a aujourd’hui « une inversion de la logique. Les employeurs se demandent comment fait-on pour recruter ? », a observé Muriel Pénicaud, la ministre du Travail. « Cela pouvait être déjà le cas avant pour les cadres. Mais là, cela se généralise à tous les métiers », a-t-elle précisé. La ministre venait de participer, la veille, aux Rencontres régionales de l’économie et de l’emploi, organisées à Orléans. À ce sujet, « tous les employeurs m’ont fait part de leurs difficultés », a-t-elle assuré.