En écho au plan de modernisation de la fonction publique (Action publique 2022) lancé par Édouard Philippe, la CFDT publie un livre de témoignages d’agents qui racontent leur travail. Un ouvrage de communication politique, où le syndicat fait passer son message : pas question de sacrifier l’humain au nom de la dématérialisation des services : « Toute opération de transformation publique n’est pas une affaire de coût mais engage des femmes et des hommes », souligne Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, dans la préface du livre. Si la trentaine de témoignages ressemblent trop souvent à des cas d’écoles (des agents motivés, soucieux des usagers), certains attestent des conditions de travail dégradées : comme cette femme qui, après trente ans à l’accueil en mairie, a changé de poste « car les relations avec les usagers sont devenues difficiles. Les gens sont devenus plus agressifs, plus vindicatifs ». Ou encore cette inspectrice du travail qui gère aussi des suicides de salariés. Si le syndicat délivre son message militant, plaidant pour davantage de reconnaissance des agents, les récits sont curieusement taiseux sur le manque de moyens. Seul le témoignage d’une femme médecin scolaire l’évoque clairement : sur les 8 000 élèves de son secteur, elle dit voir « au mieux 15 % » des élèves de primaire en visite médicale…