Selon la cinquième édition du baromètre du Boston Consulting Group (BCG) sur les perceptions et attentes des LGBTQ+ dans le monde professionnel, moins de la moitié des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queers et non binaires sont visibles au travail. En effet, seules 43% d'entre elles sont « out » au travail soit, pointe l'étude publiée à l'occasion de la Journée internationale du coming out, le 11 octobre, 11 points de moins qu'en 2018. Une régression inquiétante, poursuit le BCG, d'autant que 38% des personnes interrogées estiment désormais qu'être visibles au travail représente un désavantage, contre 30% en 2018 et 2017. C'est la première fois, depuis la création du sondage en 2014, qu'une telle régression est observée à partir des résultats de l'enquête, menée auprès de plus de 1000 personnes LGBTQ+ et non LGBTQ+ entre juillet et septembre 2020. « On note une forte appréhension chez les plus jeunes et les non gays (c'est-à-dire les personnes lesbiennes, bisexuelles et transgenres) », soulignent les commentaires de l'enquête. Certes, la régression observée dans la dernière enquête peut en partie s'expliquer par l'augmentation du nombre de répondants et répondantes non gays – autrement dit, les personnes lesbiennes, bisexuelles, transgenres, etc. –, qui sont « moins enclines que les hommes à se rendre visibles au travail ». De fait, seules 37% des lesbiennes sont out au travail, contre plus de la moitié des gays, selon l'enquête. Mais il n'empêche. « On constate une forte appréhension de la part des étudiantes et des étudiants et des plus jeunes en général à évoquer leur orientation sexuelle ou leur identité de genre en entreprise », notent les commentateurs de l'étude du BCG. Ainsi, 47% des étudiants et étudiantes perçoivent la visibilité comme un désavantage. C'est également le cas pour 40% des 18-34 ans, contre 29% des 45-54 ans et 20% des 55-64 ans.
Quant aux entreprises, elles sont encore peu nombreuses à créer un environnement favorable pour cette diversité. Dans l'ensemble, 31% des personnes LGBTQ+ perçoivent leur entreprise comme peu favorable aux LGBTQ+, déclare le BCG. Les personnes LGBTQ+ sont également deux fois plus nombreuses que les non LGBTQ+ à penser que leur hiérarchie ne crée pas un environnement sûr (15% contre 8%, respectivement). Et seules 22% des personnes LGBTQ+ estiment que leur hiérarchie communique activement sur la diversité et l'inclusion (42 points de moins que pour les non LGBTQ+!). C'est en particulier vrai dans les organisations de moins de 1000 salariés, estime l'enquête. Dans les petites structures, seul un LGBTQ+ sur quatre pense que son entreprise a progressé sur ces sujets ces dernières années. Le BCG estime, par ailleurs, que « le passage massif au télétravail limite les opportunités de sociabilisation et d'intégration des LGBTQ+ au sein de leur organisation ».