« L’entreprise a décidé de mettre un terme à votre contrat. J’annonce à Marie-Antoinette que ses trente années de service prennent fin. Option 1 : un licenciement dont le motif, infamant, reste à inventer ; option 2 : en échange d’une somme d’argent, la victime renonce à nous poursuivre. […] Ce qui revient à choisir entre la peste et le choléra. » Ainsi commence l’ouvrage. Et ces cinq phrases donnent le ton des différents chapitres qui sont autant de tranches de vie professionnelles. Les RH sont décrites par le prisme du pire : « Harceler et licencier en toute impunité. » Le récit est glaçant et décapant sur l’enfer des RH. Tous les coups bas sont permis. Didier Bille est directeur des ressources. Il a travaillé pour plusieurs grands groupes. Et toutes les saynètes racontées sont le reflet des pratiques scandaleuses et hypocrites qu’il a menées. L’auteur révèle ici les techniques froides et cyniques de licenciement abusif. Les RH ont perdu le H. La fonction décrite par l’auteur n’a plus d’humain que l’adjectif. Cela aurait pu être démoralisant. C’était sans compter l’humour de Didier Bille qui se moque d’abord de lui et de ses actions amorales. On se délecte néanmoins (même si honteusement) de ce document. Pour la première fois, un DRH dénonce la collusion entre les ressources humaines et les directions d’entreprise, visant à dissoudre le lien social et à instaurer une culture de la peur. Pour lui, « les ressources humaines ne sont en réalité que des marionnettes dont les fils sont tirés par le pouvoir en place ». C’est effrayant et ce livre est à mettre entre les mains des futurs DRH. Il faut le souligner : le procès est uniquement à charge. Bref, c’est un guide de tout ce qu’il convient de ne pas faire. C’est la seule chose positive que l’on retiendra.