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Un œil sur la semaine sociale

L’actualité | publié le : 19.02.2018 | Domitille Arrivet

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Un œil sur la semaine sociale

Crédit photo Domitille Arrivet

Les régions sont-elles légitimes en matière d’orientation.

C’est la question que l’on se pose en coulisses dans le microcosme du dialogue social. Car la concession que le gouvernement a fini par accorder à Hervé Morin, président de l’association Régions de France, interpelle. Certes dans les dernières semaines de l’année 2017 et les premières de l’actuelle, celles-ci avaient été reléguées à la portion congrue. Une volonté du gouvernement comme des organisations patronales de confier le pilotage de l’apprentissage aux branches professionnelles, avait donné le sentiment à ces représentants des territoires français qu’ils allaient être écartés de la gestion de l’apprentissage. Hervé Morin, le président de la région Normandie, a donc tapé du poing sur la table et convaincu le Premier ministre, un normand lui aussi, de laisser à ces institutions territoriales le pilotage de l’orientation des jeunes. « En Allemagne, ce sont les branches qui s’occupent de la formation et cela marche particulièrement bien », regrette un expert du syndicalisme, peu confiant dans la capacité des collectivités locales à appréhender des besoins en main-d’œuvre d’ordre économique. Bras de fer en perspective.

Ce n’est pas une bonne année. C’est une année record !

En 2017, l’emploi des cadres a grimpé comme jamais. Selon le site d’annonces Cadremploi, près de 215 000 recrutements ont eu lieu en 2017. Un niveau jamais égalé depuis plus de dix ans. « Chez les geeks ou les développeurs, on s’était habitué depuis quelques années à avoir un rapport de force inversé entre employé et employeur, analyse Thibaut Geminani, le directeur du site. Mais aujourd’hui, avec un taux de chômage à seulement 3,5 % chez les cadres, cette situation apparaît dans plusieurs secteurs. » Turnover en hausse, actions de rétention en euros sonnants et trébuchants de la part des employeurs afin de ne pas laisser partir les meilleurs… Les temps changent. Mais, pas simple pour autant pour le gouvernement de claironner cette bonne nouvelle qui concerne l’emploi de certains – les plus nantis –, alors que la courbe des grandes masses de chômeurs tarde toujours à s’inverser. Et que le taux de chômage reste accroché tout près des 10 % de la population active. Aujourd’hui, les cadres sont trois millions. Cinquante pour cent de plus qu’il y a vingt ans. Pour autant la définition de leur statut n’a jamais été clairement élaborée. C’est seulement avec la loi sur les 35 heures que les pouvoirs publics se sont attelés à faire une distinction entre les cadres autonomes qui pourraient bénéficier du forfait jours et ceux, postés, qui n’en relèveraient pas.

États d’âme chez les négociateurs des réformes sociales.

Les représentants du patronat et des organisations syndicales sont amers. Au terme d’un calendrier très serré imposé par le gouvernement pour négocier avant mi-février des propositions de réformes sur l’apprentissage, l’assurance chômage et la formation professionnelle, le climat est tendu. Et la grogne monte à l’égard de l’exécutif qui a laissé planer la menace de reprendre les sujets en main si un accord satisfaisant n’était pas trouvé. « L’exercice est un peu compliqué. Nous avons négocié tout en sachant que ce à quoi nous allions aboutir n’aurait qu’une valeur indicative, commente à mots pesés l’un des chefs de file de la négociation. Cela ne fait pas beaucoup avancer le schmilblick ! » Au moment où la cote de popularité du président de la République et de son Premier ministre est en baisse, le mécontentement des partenaires sociaux n’est pas le bienvenu.

Auteur

  • Domitille Arrivet