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Un regard patronal sur l’économie du service

Mémento | À lire | publié le : 12.02.2018 | Lydie Colders

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Un regard patronal sur l’économie du service

Crédit photo Lydie Colders

Prétendant (officieux) à la succession de Pierre Gattaz au Medef, Christian Nibourel, président d’Accenture et du groupement des professions de services, publie son prêche politique, défendant l’idée « que la France peut prendre le leadership des services en Europe », à condition de « changer de logiciel ». Dans sa missive patronale, ce proche d’Emmanuel Macron vante les perspectives d’avenir de la révolution du numérique (plutôt bien brossées, de l’intelligence artificielle à l’internet des objets) pour soutenir son propos : le monde industriel est bien fini, nos sociétés ont basculé dans l’économie du service. « Il faut s’y résoudre. Avec la robotisation, l’industrie française sera de moins en moins pourvoyeuse d’emplois, si ce n’est très qualifiés », estime-t-il. Christian Nibourel esquisse ici les réformes qui s’imposent selon lui pour accompagner ce virage. Sans surprise, on y trouve les positions classiques du Medef, dont il est membre : flexibilité du travail nécessaire (il salue les ordonnances du travail, notamment l’extension du contrat de chantier dans les services), droits attachés à l’individu face « une pluriactivité » du travail amenée selon lui à se développer, réforme de la formation professionnelle, « plus seulement liée à une activité comme l’exigeait le modèle fordiste, mais offrant des compétences transférables, qualifiantes ». Des pistes assez peu novatrices, parfois ambiguës. Si le patron d’Accenture s’affirme « préoccupé par la fracture sociale » et le chômage des jeunes, et plaide pour renforcer les dispositifs d’insertion, il élude un peu vite l’ubérisation. Même imparfaites, les plates-formes de VTC auraient selon lui « fait plus pour l’emploi en banlieue que la politique de la ville »…

Auteur

  • Lydie Colders