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Régions : La Nouvelle-Aquitaine planche sur les recrutements

L’actualité | publié le : 12.02.2018 |

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Régions : La Nouvelle-Aquitaine planche sur les recrutements

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La région Nouvelle-Aquitaine veut miser sur le dialogue entre les différents acteurs de l’emploi et de la formation pour faire émerger des solutions face aux difficultés de recrutement des entreprises.

En Nouvelle-Aquitaine, 29 800 postes ne sont pas pourvus (environ 4 % des offres d’emploi), alors que le chômage affecte, selon les territoires, 7 % à 11 % de la population active. « Un gâchis humain, économique et industriel inconcevable », selon Alain Rousset, président du Conseil régional. D’où l’organisation du séminaire de travail « Recruter ! », qui a permis à des professionnels de tous horizons (recrutement, métiers de la formation, représentants des filières professionnelles, acteurs de l’État, représentants des cadres, DRH et responsables de services de ressources humaines) de se rencontrer.

Les visions du travail

Hervé Garnier, secrétaire national de la CFDT en charge du travail, a rendu compte des tendances de fond issues de la « Grande enquête nationale sur le travail », menée l’an dernier auprès de 200 000 salariés. Il a souligné quelques résultats qui vont parfois à l’encontre des idées reçues.

Que retenir du rapport au recrutement des entreprises ? Elles qui peinent à recruter au point que près de 30 000 offres d’emploi restent non pourvues dans la région. Serait-ce là un mal typiquement français ? D’après une enquête de ManpowerGroup sur la pénurie de talents, 23 % des entreprises de l’Hexagone rencontreraient des difficultés de recrutement. Un chiffre élevé, mais relativement bas en comparaison des États-Unis où ce taux se monte à 46 % ! Et à 49 % en… Allemagne. « Il faut relativiser ces chiffres », précise Morad Ben Mezian, auteur de l’étude de France Stratégie « Renforcer la capacité des entreprises à recruter ». Pour lui, « les employeurs expriment souvent leurs attentes, singulières, avec les mêmes termes génériques, car ils ont des difficultés à identifier précisément et à anticiper leurs besoins de compétences ». Une manière d’expliquer que la quête parfois vaine d’un ’mouton à cinq pattes’ peut retarder, voire empêcher un recrutement ciblé sur les véritables compétences rattachées à un poste.

Multiples expériences locales

Plusieurs initiatives territoriales ont également enrichi les réflexions, comme l’anticipation des besoins dans les métiers du cuir avec le retour d’expérience de Lim-Group à Nontron (24) ou encore les formations d’Aérocampus (Floirac, 33) aux métiers de la maintenance aéronautique. Autre exemple : la formation de demandeurs d’emploi et d’étudiants par la boutique de l’emploi de Limoges (87). Son directeur, Mustafa Gursal, évoque des sessions intensives de quatre semaines permettant « à 70 % des personnes concernées de trouver à court terme un emploi stable ». La recette ? Pour l’essentiel, « amener ces personnes à engager une action de promotion de leurs compétences ».

Par ailleurs, cinq ateliers visant à répondre à des problématiques telles l’image des métiers, l’anticipation des besoins des entreprises, la création d’une force d’intervention rapide « Recrutement ». Le séminaire s’est clos par la signature d’une convention entre Pôle emploi et la région visant à conjuguer leurs efforts en direction des demandeurs d’emploi et des entreprises.

Formation : 52 millions d’euros de l’État

Lors du séminaire, Estelle Sauvat, haut-commissaire à la transformation des compétences, a annoncé un engagement de l’État à hauteur de 52 millions d’euros pour la région en 2018 (environ 11 500 entrées en formation supplémentaires). Elle a également indiqué que, dans les six prochains mois, « les secteurs qui nous intéressent en matière d’investissements complémentaires » seront mieux définis. Après discussion (et contractualisation), ce plan d’investissement ciblé représentera de 459 à 573 millions d’euros pour la période 2019-2022.